Lawrence Hill: l’histoire d’Aminata bientôt en mini-série télé

20e Salon du livre de Toronto

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Publié 11/12/2012 par François Bergeron

The Book of Negroes, de Lawrence Hill, une fresque historique sur la migration d’esclaves noirs de la Caroline du Sud à New York, puis en Nouvelle-Écosse et enfin de retour en Afrique, deviendra une mini-série de 6 épisodes pour la télévision.

On projetait d’abord d’en faire un film pour le grand écran, mais le réalisateur Clément Virgo a finalement trouvé du financement pour une mini-série, ce qui plaît tout de même à l’auteur, qu’on pouvait rencontrer au Salon du livre de Toronto samedi.

Traduit en français sous le titre Aminata (le nom de la protagoniste; on n’allait tout de même pas se risquer à titrer Le livre des nègres), le roman, qui a valu à son auteur de nombreux prix, respecte le cadre historique de la fin du XVIIIe, début du XIXe siècle, marqué par les luttes pour l’abolition de la traite des esclaves, tout en suivant le cheminement de personnages fictifs qui, «avant d’être des noirs ou des esclaves, sont des êtres humains avec leurs passions, leurs qualités et leurs défauts, et leurs détails intimes», indique Lawrence Hill.

Même si quelques-uns seulement se sont démarqués, «des centaines d’esclaves ont écrit des livres», indique Lawrence Hill, «presque tous dans le style autobiographique, comme pour établir la preuve de leur humanité».

C’est une mission que s’est donné l’auteur, que celle d’ouvrir les yeux sur «l’humanité des victimes de crimes contre l’Humanité», qu’ils soient au Rwanda, en Bosnie, en Allemagne nazie ou sur les bateaux négriers.

Fils d’immigrés américains sociologues, né à Toronto, Lawrence Hill a étudié (sciences économiques) à l’Université Laval et a travaillé (notamment en tant que journaliste) au Québec et en Europe avant de s’installer à Hamilton.

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Sa «recette» pour écrire un bon livre est d’abord de trouver un bon personnage, dit-il. «On devrait être capable de décrire son personnage en une phrase, genre: Aminata est une esclave noire qui se joint aux loyalistes britanniques pour fuir la Caroline du Sud vers le Canada pour, ensuite, chercher à rentrer en Afrique»…

Face à la guérilla indépendantiste américaine, les Anglais avaient promis la liberté et même des terres aux noirs qui lutteraient à leurs côtés. Plus de 3000 esclaves noirs – inscrits dans un registre de l’armée britannique à New York, leur véritable «Book of Negroes» – ont répondu à l’appel. La plupart d’entre eux se sont établis en Nouvelle-Écosse et certains iront fonder Freetown en Sierra Leone.

Le dernier roman de Lawrence Hill, Un grand destin, suit un jeune journaliste noir «pas très allumé» de Winnipeg, amené à couvrir la crise linguistique des années 1980 quand le gouvernement néo-démocrate du Manitoba a dû retirer un projet de loi sur le bilinguisme officiel sous la pression de l’opposition.

À LIRE DANS L’EXPRESS: d’autres reportages sur le 20e Salon du livre de Toronto

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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