Lorsqu’un couple se sépare et que la Cour doit déterminer quel parent a la garde des enfants, quelle importance doit être accordée à la langue d’instruction?
C’est la question que la Cour d’appel de l’Ontario a eu à trancher dernièrement et c’est probablement la première fois au Canada qu’un tribunal d’appel établit d’une façon aussi claire la différence entre l’école de langue française et l’école d’immersion lorsqu’il est nécessaire de considérer l’intérêt véritable d’un enfant.
Dans l’affaire Perron c. Perron, 2012 ONCA 811, l’appelant a allégué que le juge de première instance a commis une erreur en omettant de considérer s’il était dans l’intérêt véritable des enfants que l’ordonnance de garde soit assortie d’une condition portant sur la langue d’instruction.
Au paragraphe 135 de ses motifs, le juge de première instance a affirmé que «la question linguistique dans ce procès est en quelque sorte une distraction de ce qui est dans l’intérêt véritable des enfants».
Écrivant la décision à laquelle ont souscrit les juges Alexandra Hoy et Robert Blair, le juge Paul Rouleau a déterminé qu’«il est erroné de qualifier la question linguistique comme étant une distraction de ce qui est dans l’intérêt véritable des enfants.
La langue d’instruction des enfants est importante dans l’appréciation de l’intérêt véritable des enfants. Le juge de première instance devait comprendre ce facteur» et lui accorder le poids approprié dans sa détermination des questions en litige.