(PARIS) – Royal aimerait bien y aller, mais encore faut-il se débarrasser de Fabius et Strauss-Kahn. Sarkozy ira de toute façon, mais Villepin en rêve aussi et Alliot-Marie se tâte quand Chirac se cache. Buffet hésite à contrarier les altermondialistes, Bayrou n’en finit pas de retarder son entrée en campagne et Chevènement se fait désirer: à six mois de l’élection la plus importante de la vie politique française, le paysage a de quoi égarer l’électeur le plus attentif.
En octobre 2001, tout était pourtant déjà plié: le président sortant Jacques Chirac à droite et le Premier ministre Lionel Jospin à gauche seraient les deux concurrents du second tour et Jean-Pierre Chevènement jouerait le rôle de troisième homme.
Les Français en ont décidé autrement: ce serait finalement Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen au second tour, et Lionel Jospin en troisième homme. Quant à Jean-Pierre Chevènement, il a péniblement recueilli 5,33 pour cent, se muant du même coup en… sixième homme.
Cinq ans plus tard, le scrutin paraît nettement plus ouvert. Si la candidate socialiste Ségolène Royal fait figure à gauche de favorite, elle n’est pas à l’abri d’une mauvaise surprise, ses concurrents Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn comptant bien vendre chèrement leur peau.
Verdict des militants socialistes: le 16 novembre pour le premier tour et le 23 novembre si un second tour est nécessaire. Après, la discipline socialiste devrait resserrer les rangs derrière le ou la candidat(e).