Mark Carney deviendra gouverneur de la Banque d’Angleterre

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 27/11/2012 par Fannie Olivier (La Presse Canadienne)

à 16h54 HNE, le 26 novembre 2012.

OTTAWA – Le gouverneur de la Banque du Canada Mark Carney quittera son poste cet été pour occuper la même fonction, mais cette fois à la Banque d’Angleterre, devenant ainsi le tout premier étranger à la tête de l’institution vieille de 318 ans.

Si le titre de l’emploi demeure le même, les défis eux seront bien différents, son transfert survenant au moment où l’Europe fait face à des difficultés économiques de grande ampleur.

Le départ précipité de Mark Carney laisse dans la bouche du ministre fédéral des Finances un goût «doux-amer», a expliqué lundi Jim Flaherty lors d’une conférence de presse conjointe avec lui.

Aux yeux du ministre, la décision de la Banque d’Angleterre de recruter au Canada est une preuve que le pays et sa gestion financière représentent un modèle pour le monde. Mais il a déploré du même souffle la perte de celui qu’il a qualifié de «superbe» gouverneur de la Banque du Canada.

Publicité

Le principal intéressé s’est dit honoré d’avoir été choisi par Londres. Il a toutefois admis que la décision avait été difficile à prendre. C’est l’ampleur du défi qui l’a poussé à accepter la lourde tâche.

«Il s’agit d’une période critique pour les économies britanniques, européennes et globales; une période décisive pour une réforme du système financier global, incluant son centre, la City de Londres», a signalé celui qui remplacera sir Mervyn King à la Banque d’Angleterre.

Le gouvernement canadien devra lui trouver un successeur d’ici le 1er juin. M. Carney prendra ses nouvelles responsabilités le mois suivant, pour un mandat de cinq ans. Mais il quitte Ottawa l’esprit tranquille.

«Nous avons un système qui fonctionne bien. Il a été testé sous les plus gros chocs économique et financier que chacun d’entre nous ne verrons jamais au cours de notre vie. Et il a passé le test», a-t-il affirmé.

Pour expliquer sa décision d’accepter le nouvel emploi, M. Carney a également mentionné que son mandat tirait à sa fin de toute façon. Au moment de prendre le vol qui le mènera à Londres, il aurait resté environ 18 mois au mandat qu’il a débuté en février 2008.

Publicité

Il a par ailleurs évoqué ses liens avec le Royaume-Uni, sa femme détenant la citoyenneté britannique et lui-même ayant passé de nombreuses d’années à Londres lorsqu’il était étudiant à Oxford, et plus tard, à l’emploi de la banque d’investissements Goldman Sachs.

Le magazine Time a déjà inscrit le nom de M. Carney dans sa liste des personnes les plus influentes au monde. L’an dernier, il a été choisi par le G20 pour présider le Conseil de stabilité financière (FSB) voué à la régulation et à la surveillance du secteur bancaire.

Des rumeurs l’ont placé tant à la tête du Fonds monétaire international (FMI) que dans la course au leadership du Parti libéral du Canada. L’homme de 47 ans aura finalement choisi de poursuivre sa carrière outremer.

Le moment choisi pour faire le saut est particulièrement crucial. En plus de s’attaquer aux problèmes économiques propres aux pays européens, M. Carney devra apporter la touche finale à une réforme accordant davantage de pouvoirs à la Banque d’Angleterre.

«C’est très important pour l’économie globale que le Royaume-Uni fasse bonne figure, parvienne à relancer son économie (et) que la réforme du système financier britannique soit complétée», a-t-il signalé.

Publicité

Un comité spécial sera bientôt mis sur pied à la Banque du Canada pour trouver un remplaçant à M. Carney. C’est toutefois M. Flaherty qui aura le dernier mot sur le choix de son successeur.

Au Nouveau Parti démocratique (NPD), on espère que le processus de sélection sera enclenché rapidement, pour assurer une transition placée sous le signe de la stabilité.

Selon le député néo-démocrate Guy Caron, celui ou celle qui remplacera M. Carney aura de grands souliers à chausser, et du pain sur la planche.

«On n’est pas sortis du bois. Je pense que l’incertitude économique prévaut toujours au Canada et le successeur ou la successeure de M. Carney devra en tenir compte», a noté M. Caron.

L’actuel premier sous-gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, pourrait être un candidat de choix pour remplacer M. Carney.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur