En fin de semaine dernière, l’Alliance canadienne des responsables, des enseignantes et des enseignants en français langue maternelle (ACREF) a tenu son 8e congrès à Ottawa. Pendant trois jours, le gigantesque stage de formation a réuni plus de 600 délégués du domaine de l’éducation en langue française, mais aussi d’éminents représentants de la dualité linguistique, notamment le commissaire aux langues officielles du Canada Graham Fraser.
«Enseigner, c’est l’art de marcher sur un fil. C’est un acte complexe toujours en déséquilibre. L’ACREF, à l’occasion de son congrès biennal, désire accompagner ses membres et l’ensemble des partenaires en éducation de langue française en milieu minoritaire. L’Alliance veut créer un milieu de maillage et d’échanges permettant ainsi aux pédagogues de se perfectionner et de faire part de leur expertise.»
Apprendre et transmettre, un binôme indissociable d’un enseignement de qualité, comme le soulignait Carmen Ferguson, présidente de l’ACREF, à quelques heures de l’ouverture du congrès. Autour d’une thématique évocatrice de ce mode de pensée, Des mots pour me dire, les quelques centaines de professeurs et autres membres du personnel enseignant se sont adonnés pendant trois jours – de jeudi à samedi – à divers ateliers de formation.
Pourquoi les élèves prennent-ils si peu la parole en classe? Comment provoquer chez l’élève le besoin de communiquer? Comment les élèves se sentent-ils vis-à-vis de l’apprentissage du français en contexte minoritaire? Quelles stratégies d’enseignement devrait-on favoriser afin de répondre aux besoins des élèves dans ce contexte? Autant de questions autour desquelles ont tourné les débats.
Les divers ateliers auxquels ont participé les enseignants ont évoqué les solutions à privilégier pour attirer l’attention et aiguiser la curiosité des élèves. Les projets ludiques, notamment, ont eu la part belle au cours de ces trois jours, avec les cercles de lecture, la littératie à travers les contes, l’intégration de la radio scolaire au curriculum.
Mais outre le plaisir d’apprendre et de communiquer en français, l’ACREF pense qu’il est nécessaire de développer chez les élèves un ressenti identitaire. Pour cela, il convient d’éduquer en priorité les professeurs sur les moyens de faire naître ce sentiment d’appartenance face aux dangers de l’interférence linguistique de l’anglais dans les milieux minoritaires.