500e anniversaire de la mort de Christophe Colomb

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Publié 16/05/2006 par Gabriel Racle

Le 20 mai 1506, Christophe Colomb décède à Valladolid, en Espagne, et plusieurs villes de ce pays célèbrent avec éclat ce 500e anniversaire. Mais en dehors de ce fait, bien des zones d’ombre entourent l’Amiral de la Mer Océane, la découverte de l’Amérique lui est même contestée et notre continent ne porte même pas son nom.

Ainsi, où Christophe Colomb est-il enterré? Le doute subsiste. Sans cesse déplacée, la dépouille de l’amiral pourrait se trouver à Séville ou à Saint-Domingue. Des chercheurs espagnols ont obtenu l’autorisation de procéder à une exhumation à Séville, pour comparer l’ADN du supposé Colomb avec celui, authentifié, de son fils Hernando.

L’ADN va peut-être servir à résoudre une autre énigme. On ne connaît ni la date ni le lieu de naissance de Colomb. Était-il Génois, Catalan, Portugais, Français? Depuis le début de 2006, le laboratoire d’identification génétique de l’Université de Grenade a lancé une enquête pour établir l’origine de Colomb.

Elle porte sur plusieurs centaines de volontaires ayant pour patronyme Colom, Colombo, Colón ou d’autres variantes, vivant dans plusieurs régions méditerranéennes: Catalogne, Espagne, Italie (région de Gênes), sud de la France. Les résultats seront comparés à l’ADN d’Hernando. Si plusieurs profils similaires semblent provenir d’un pays ou d’une zone en particulier, on pourra peut-être connaître l’origine du «découvreur de l’Amérique».

Mais Colomb mérite-t-il ce titre? On le lui récuse. «Non, Christophe Colomb n’a pas découvert l’Amérique!», de dire l’auteur Paul-Eric Blanrue. Les premiers navires qui ont atteint ce continent étaient ceux des Vikings. C’est d’abord une histoire de sagas. En dehors des exagérations et des parties mythologiques, elles racontent bien la migration viking d’Islande vers le Groenland et du sud du Groenland vers le Nord et vers l’Ouest, le Vinland (pays de la vigne ou des prairies, selon l’orthographe). Et des fouilles archéologiques ont confirmé ces récits, notamment celles de L’Anse aux Meadows, à Terre-Neuve.

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Pendant huit ans, les découvreurs norvégiens Helge et Anne Stine Ingstad ont dirigé une équipe internationale d’archéologues, qui a fouillé le site. Les tests au carbone 14 devaient révéler qu’il remontait aux environs de l’an 1000. En 1968, la Commission des lieux et monuments historiques du Canada déclarait le site d’intérêt historique national. Les Nations Unies l’ont désigné site du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1978.

Mais voilà que surgit un autre «découvreur», l’amiral chinois Zheng He. En 2002, l’auteur britannique Gavin Menzies publie un livre 1421: l’année où la Chine découvre le Monde, dans lequel il affirme que l’amiral Zheng He aurait découvert les Caraïbes 72 ans avant Colomb, en 1420, et aurait été le premier marin à effectuer un tour du monde, un siècle avant Magellan. C’est en lisant ce livre qu’un avocat chinois réputé, Liu Gang, s’est interrogé sur la valeur d’une carte qu’il avait achetée à Shanghai en 2001. Cette carte montre sommairement les contours de l’Afrique, de l’Europe et des deux Amériques.

Elle est accompagnée d’une description de la civilisation rencontrée sur la côte ouest de l’Amérique. Il est écrit que la couleur de la peau des habitants de la région est rouge-noire et que des plumes sont attachées à leur taille et à leur tête. Cette carte serait une copie d’un original, datant de 1418, exécutée en 1763 par un copiste chinois. Les spécialistes sont encore réservés à ce sujet.

Par ailleurs, au IVe Congrès argentin des américanistes, à Buenos Aires, García Barthe, spécialiste des cartes anciennes, montrait, preuves à l’appui, «une même cartographie, avant et après Colomb». «L’Amérique a toujours existé sur les cartes, sous le nom d’Indes Orientales, et elle était connue et fréquentée dès la plus haute Antiquité», dit-il. Alors, qui donc a découvert l’Amérique?

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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