Du 12 au 14 septembre 1915, la marine française en Méditerranée, sous le commandement du vice-amiral Dartige du Fournet, évacue 4000 Arméniens de la région de Musa Dagh fuyant l’Empire ottoman, qu’elle débarque ensuite à Port-Saïd en Égypte.
L’exposition bilingue Les 40 jours de Musa Dagh : Testament de la résistance au coeur du génocide arménien , pendant tout le mois de novembre au troisième étage de la Bibliothèque de référence de Toronto sur la rue Yonge au nord de Bloor, rappelle ce sauvetage – que raconte Franz Werzel, écrivain originaire de Prague et ami d’enfance de Franz Kafka, dans un roman écrit après un voyage en Syrie en 1930.
C’est à la fois à son roman et aux faits historiques que s’intéresse l’exposition ludique, enrichissante et émouvante, organisée par le Sara Corning Centre for Genocide Education, et le Comité canadien du centenaire du génocide des Arméniens, dans le cadre de la Semaine d’éducation sur l’Holocauste du Sarah and Chaim Neuberger Holocaust Education Center.
Plus d’un million de morts
Pendant la Première Guerre mondiale, l’Empire ottoman (actuelle Turquie) voit le parti Jeunes Turcs au pouvoir se radicaliser, notamment à cause d’une perte de territoire dans les Balkans et de l’arrivée des Russes, ennemis de l’Empire ottoman à la frontière nord.
L’Empire soupçonne les Arméniens de sympathiser avec les Russes, en plus de craindre leurs élites intellectuelles, et lance au printemps 1915 un grand plan d’éradication de cette population. Jusqu’à la fin de la guerre, les Arméniens sont déportés, et massacrés. Sur 2 000 000 d’Arméniens, 1 300 000 sont exécutés.