à 11h24 HAE, le 14 août 2013.
DONG HA, Vietnam – Nguyen Xuan Thiet savait que la bande de cuivre qui encercle la base d’une bombe américaine larguée pendant la guerre du Vietnam pourrait lui rapporter jusqu’à 1 $ US dans un parc à ferrailles. Alors il a saisi le projectile entre ses pieds nus et s’est attaqué au métal précieux avec un ciseau.
Ce fut presque le dernier geste de sa vie. La bombe a explosé, lui arrachant les deux jambes sous le genou, en plus de quatre doigts. Il a eu la vie sauve uniquement grâce à la réaction d’un ami qui a attaché des tourniquets pour freiner l’hémorragie avant de le transporter vers l’hôpital.
Les États-Unis ont mené leur dernière mission de bombardement en Asie du Sud-Est le 15 août 1973, mettant fin à la participation militaire directe du pays au conflit. Mais 40 ans plus tard, le bilan des victimes continue à s’alourdir.
Seulement l’an dernier, des explosifs encore actifs ont fait au moins 500 victimes au Vietnam, au Laos et au Cambodge. La province la plus lourdement contaminée, celle de Quang Tri, où les combats entre les forces américaines et vietnamiennes ont été les plus féroces, compte maintenant parmi les plus pauvres du pays. Le prix de l’acier et du cuivre augmente continuellement, incitant les collectionneurs à poursuivre leur chasse.