350e de l’arrivée du régiment de Carignan-Salières

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Publié 20/07/2015 par Gabriel Racle

L’année 2015 marque le 350e anniversaire d’un événement historique qui a incontestablement marqué l’histoire du Canada actuel, en affirmant et en assurant la présence française.

La ministre de la Culture et des Communications de la province de Québec et ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française, Hélène David, a procédé le 21 juin dernier à la désignation de l’arrivée du régiment de Carignan-Salières en Nouvelle-France comme événement historique.

Le 21 juin correspond à l’arrivée en Nouvelle-France du premier contingent de ce prestigieux régiment, le 21 juin 1665, qui sera suivie d’autres débarquements en août et en septembre, le dernier ayant lieu le 14 septembre 1665.

«Les soldats du régiment de Carignan-Salières sont des piliers de notre histoire», a notamment déclaré la ministre. En vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, la ministre de la Culture et des Communications peut désigner des personnages, des événements et des lieux historiques significatifs pour le Québec, afin de conserver leur mémoire pour la postérité.

La désignation s’est faite le jour même du 350e anniversaire de la première arrivée du régiment français.

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Montréal

Le maire de Montréal, Denis Coderre, a renchéri sur cette célébration: «L’arrivée du régiment de Carignan-Salières en Nouvelle-France, il y a 350 ans, revêt une importance particulière pour moi, qui suis un descendant direct d’un de ces soldats. Il est de notre devoir de nous souvenir de ceux qui sont venus au front pour protéger la colonie. Avec la population montréalaise, je tiens à célébrer la mémoire de ces compatriotes qui font partie des honorables bâtisseurs de notre métropole; ils ont notre plus grand respect et toute notre admiration.»

Et puisqu’il est question de Montréal, on notera que Samuel de Champlain, qui avait quitté le port français de Honfleur le 24 avril 1615, pour son huitième voyage en Nouvelle-France, arrive en juin 1615 sur le site alors inhabité de Montréal. Une messe y est célébrée en sa présence le 24 juin 1615. Il y a de cela 400 ans.

Le régiment

Lorsqu’il arrive en Nouvelle-France, le régiment de Carignan-Salières est déjà auréolé de prestige. Ce régiment royal avait la particularité de relever conjointement du prince de Carignan et du marquis de Salières, du fait de la fusion de deux régiments.

Pour apporter une aide à la colonie de Nouvelle-France menacée par les Iroquois, Louis XIV décide d’envoyer 1300 militaires (environ 1200 soldats et 80 officiers) du régiment Carignan-Salières. Le régiment comprenait vingt compagnies sous le commandement du marquis Alexandre de Prouville de Tracy, qui venait d’expulser les Néerlandais des Antilles en 1664, et était nommé lieutenant-général de la Nouvelle-France par le roi.

Le régiment doit combattre les Odinossonis appelés Iroquois par les Français, et en particulier la tribu des Annierronnons appelée alors Agniers, alliée très souvent aux Anglais pour faire le commerce des fourrures.

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Mais en plus des Iroquois, Tracy doit affronter les Hollandais de la Nouvelle-Amsterdam (Nieuw Amsterdam), capitale de la Nouvelle-Néerlande ou Nouvelle-Hollande, qui deviendra Ne York en 1664, après sa conquête par les Anglais.

Interventions

Comme l’indique le Répertoire du patrimoine culturel du Québec, la première mission du régiment de Carignan-Salières en Nouvelle-France consiste à construire une série de forts le long de la rivière Richelieu pour verrouiller la route d’invasion des Iroquois. Les forts Saint-Louis, Richelieu et Sainte-Thérèse sont ainsi érigés à l’automne 1665 et les soldats sont répartis dans ces forts et à Québec, Montréal et Trois-Rivières.

Par la suite, deux expéditions contre les Iroquois suivront. Lors de la première, en 1666, de 500 à 600 militaires et alliés amérindiens font incursion dans le territoire iroquois, sans provoquer beaucoup de destructions, mais en faisant étalage de leur force. Il en résulte la conclusion de paix avec quelques nations iroquoises, sans que les troupes engagées subissent des pertes significatives.

La deuxième intervention sera beaucoup plus brutale. 600 soldats et alliés incendient les villages des Agniers qui, avertis de l’arrivée des troupes françaises, s’en étaient enfuis. Le lieutenant-général Tracy arrive à démontrer la supériorité militaire française sans vraie bataille. Les Agniers concluent la paix avec les Français.

Départ

Sa mission terminée, le régiment de Carignan-Salières repart pour la France en 1668. Afin de promouvoir le peuplement de la colonie, le roi offre des terres aux soldats et officiers qui souhaitent s’y établir. Ils sont près de 400 à être démobilisés et à profiter de cette possibilité. De ce nombre, 283 se marient dans les années subséquentes, notamment avec des Filles du roi.

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Au passage, on note d’autres anniversaires en 2015: Louis XIV décède il y a 300 ans (1er septembre 1715), comme son critique (dans Télémaque) Fénelon (7 janvier 1715). Et le 19 novembre 1665, Nicolas Poussin, dont Louis XIV collectionnait les tableaux, décédait à Rome (L’Express 29 avril 2014).

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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