Le court-métrage est au film classique ce que la nouvelle est au roman. Un épisode, un condensé, une expérience parfois… À l’image de son homologue scriptural, le court-métrage n’est souvent perçu que comme une passerelle destinée à faire émerger un talent avant qu’il ne se confronte à la réalité du cinéma «grand public». Un raccourci contre lequel s’élèvent les amateurs du septième art au sens large du terme, tandis que le cinéma alternatif continue de séduire toujours plus de monde.
Pour autant, sans pouvoir parler de phénomène marginal, difficile de comparer le succès d’un blockbuster hollywoodien tel que Titanic avec la réussite d’un court-métrage quel qu’il soit. Pour autant, avec quelques événements comme le Festival international du court-métrage, Toronto laisse une place de choix aux cinéastes amateurs de concision.
La francophonie a également sa voie pour la promotion du court-métrage à travers le festival Les Nomades du court-métrage, qui se tient maintenant depuis quatre ans. Pour cette édition 2007, qui se déroulera du 15 au 17 mars, 35 films seront présentés, provenant évidemment du Québec, du reste de la francophonie canadienne ou de la France, mais aussi de la Roumaine, des États-Unis ou de la Palestine entre autres.
En comparaison avec l’année dernière, 88 films étaient diffusés sur la même période. Un choix de concision que Karin Hazé, co-organisatrice du festival, assume entièrement: «L’objectif n’était pas de réunir un maximum de films, mais d’en choisir une sélection qui corresponde à l’idée que l’on se faisait de cette édition. Nous avons reçu tout de même plus de 400 courts-métrages et les 35 films sélectionnés sont d’excellente facture.»
Des films qui se rejoignent globalement autour d’une thématique précise, à savoir la traversée. Un terme vague, puisqu’il évoque aussi bien un cheminement intérieur, métaphorique, que le concept de déplacement d’ordre géographique, physique.