2012: Apocalypse, Armageddon et autres fins du monde

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Publié 17/11/2009 par Guillaume Garcia

Le réchauffement climatique, la crise financière, le recul du français par rapport à l’anglais, les raisons de vouloir la naissance d’une nouvelle ère se multiplient chaque jour. Pourtant 2012, contrairement à ce que montre le film sorti vendredi sur les écrans, ne sera rien de plus qu’une année de plus, comme l’aura été 2011 et comme le sera 2013. Pourquoi certains voient l’an 2012 comme la fin du monde? Explications.

Le calendrier maya appelé «long terme» est subitement revenu à la mode depuis quelques temps.

D’ailleurs, il serait fort mal approprié de parler de calendrier maya puisqu’en fait ce peuple précolombien utilisait plusieurs types de calendriers, qui se chevauchaient, basés sur la gestation humaine, le Soleil, le cycle de Vénus…

Avec ceux-ci, ils couvraient une période qui suffisait la plupart du temps pour toute une vie d’homme. Pour ce qui était des éléments à plus long terme, ils avaient inventé un système qui permettait de couvrir un cycle de 5126 années, qui commençait en 3114 av-J.C et qui se termine donc en 2012, le 21 décembre selon les calculs retranscrits à notre calendrier grégorien.

Cette date représentait pour les Mayas, l’alignement du Soleil avec le centre de notre galaxie.
Et donc, c’est là le grand boum? Et bien non, c’est plus complexe que ça!

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Les millénaristes et la régression

L’idée «d’une guerre entre le bon et le mauvais vient des Perses», indique l’anthropologue. Ensuite, il y a la notion d’Apocalypse, avec le feu purificateur auxquelles les Hébreux ajoutent celle de messie qui vient créer sur Terre le royaume de Dieu.

Les Chrétiens ont ensuite également repris ces croyances. Tout ce syncrétisme de plusieurs idées a entre autres initié le mouvement millénariste (lui-même composé de trois tendances, a-millénarisme, post-millénarisme et pré-millénarisme).

Mais le problème qui se pose à relier le calendrier maya à notre calendrier vient du fait que notre calendrier est purement artificiel et ne suit pas les phénomènes naturels. «L’an 0 est une année inventée», rappelle l’anthropologue Lucie DuFresne.

Ce calendrier maya à long terme tiendrait sa légitimité du fait de sa «neutralité», explique la spécialiste des civilisations précolombiennes.

«C’est un calendrier non-chrétien, d’une civilisation qui n’existe plus, on ne peut donc pas lui attribuer les méfaits qu’on projette sur le christianisme.»

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Un des premier films à remettre au goût du jour cette civilisation c’est celui de Mel Gibson, dont on connaît les croyances chrétiennes quasi-
fondamentalistes, Apocalypto.

Une des voix de la volonté de tout remettre à zéro, de «tout remettre propre car on veut la fin d’un cycle de violence et de dé-évolution», avance la spécialiste des religions.

Derrière toutes ces réflexions se cachent un refoulement de soi, un manque de contact avec des visions différentes de la nôtre. On trouve une solution à un problème qu’on avait déjà.

C’est la légitimation d’un désarroi intérieur. En résumé, on veut la fin du monde, car ce sera le début du salut, une volonté que l’on retrouve dans plusieurs branches du christianisme, du judaïsme et dans beaucoup de nouvelles églises comme les Témoins de Jéhovah ou les Advantistes du 7e jour.
La fin du monde doit arriver – car notre monde est dirigé par Satan, le diable, les USA ou autres directions générales qui ne sont pas Dieu – et elle donnera lieu à un millénaire de vie en paix.

Que doit-il arriver?

Plusieurs prédisent un inversement du magnétisme des pôles, d’autre un alignement céleste qui n’arrivera de nouveau que dans 26 000 ans ou encore une intensité solaire maximum et même des famines généralisées, le chaos au Moyen-Orient, site du biblique Armageddon, avec la raréfaction du pétrole et un retour à une civilisation des temps immémoriaux. Brrr!

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Pour ce qui est des croyances mayas, elles prédisaient surtout le retour du Grand Dieu, le Quetzacoatl. Mais dans tous les cas, cela aurait une manière de faire la fête et ils ne voyaient en aucun cette date comme une fin du monde possible. Pour eux, le temps était cyclique et non-linéaire, donc il n’y avait pas de début ni de fin.

Nous avons un printemps, un été et un hiver tous les ans. Les millénaristes, comme les Grecs avant eux, voient le temps comme une ligne avec un début et une fin.

La fin représente l’évolution, ou la régression, mais surtout l’idée que le paradis est devant nous, pour les millénaristes, et derrière nous pour les Grecs qui croyaient dans une période d’âge d’or passée.

Le bout du rouleau

Plus que la fin du monde, dont il n’y a aucune trace dans les écrits mayas, 2012 représente tout au plus la fin d’un cycle comme le compteur d’un voiture qui arrive à 
99 999 km, sans pour autant que la voiture soit bonne à jeter.

Même si le phénomène social lié à ces croyances est intéressant à étudier comme le souligne la professeure Lucie DuFresne, il reste qu’au XXIe siècle on continue de croire en de pareilles histoires.

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Les Témoins de Jéhovah ont prédit la fin du monde une bonne dizaine de fois durant le XXe siècle, Dieu merci, (encore lui!), cela n’est jamais arrivé.

Un autre sujet à débattre c’est la volonté des scientifiques, dont bon nombre ne comprend pas qu’on puisse encore croire de telles inepties alors que la science prouve le contraire, à vouloir à tout prix mettre une date sur le début du monde et sur la fin du monde. La fin de quoi? Le début de quoi?
Comme disait l’autre, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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