«Ce qui dépasse en merveille toute imagination et nous a surtout amené à nous adresser à tous les astronomes et philosophes, c’est d’avoir découvert quatre étoiles errantes que personne avant nous n’avait connues ni observées : comme Vénus et Mercure autour du Soleil, elles ont leur propre révolution autour d’un astre principal déjà connu, que tantôt elles précèdent et tantôt elles suivent, sans jamais s’en éloigner au-delà de certaines limites. Et toutes ces choses furent découvertes et observées il y a peu de jours à l’aide d’une lunette que j’ai construite.»
Ces quelques lignes sont extraites d’un ouvrage en latin publié le 4 mars 1610 à Florence, par un certain Galileo Galilei ou Galilée, intitulé Sidereus Nuncius, Le Messager céleste. Galilée enseigne alors depuis 18 ans à l’université de Padoue les mathématiques, un terme sous lequel on regroupait alors plusieurs de nos disciplines actuelles, notamment l’astronomie et la physique. Ce n’est pas la carrière que son père, spécialisé en musique, envisageait pour ce fils, né à Pise en 1564. Il le voyait médecin, une profession bien rémunérée. Mais Galilée abandonne ses études de médecine aussitôt qu’entreprises pour se tourner vers les mathématiques. Il a 17 ans.
Il commence par obtenir un poste d’assistant dans cette discipline à l’université de Pise, en 1589, puis c’est celle de Padoue, l’université la plus réputée d’Italie, qui le recrute en 1592. Il s’intéresse notamment à la chute des corps, dont il formule la loi mathématique. Mais en 1609 il apprend l’existence d’une lunette dont on attribue l’invention vers 1608 à l’opticien hollandais Hans Lippershey, sans certitude absolue toutefois. S’étant renseigné sur l’instrument, Galilée le reconstruit, pour en faire une lunette pouvant servir à l’observation astronomique, malgré ses imperfections. Il présente sa lunette en public, et offre son premier modèle grossissant trois fois aux Altesses Sérénissimes de Venise le 23 août 1609.
D’abord, un homme pratique
Galilée n’était pas un théoricien des lois de l’optique, mais un homme pratique qui cherchait à perfectionner le tube optique qu’il avait construit. Il fabrique plusieurs modèles pour donner à ses lunettes un grossissement de six au lieu des trois de la lunette hollandaise, pour le porter progressivement à 20 puis à 30. Dans Le Messager céleste, ce petit opuscule de 24 pages, Galilée parle des reliefs qu’il a découverts sur la lune, des cratères, des montagnes et des vallées; des amas nébuleux et des étoiles inconnues des Anciens; et bien évidemment des lunes de Jupiter auxquelles il consacre l’essentiel du texte.
Les quatre principaux satellites de Jupiter, Io, Europe et Ganymède découverts d’abord le 13 janvier 1610, puis Callisto quelques jours plus tard, portent maintenant le nom générique de satellites galiléens. Depuis les astronomes en ont découvert d’autres et on en compte 63, ainsi que des anneaux, grâce aux progrès de l’astronomie (télescopes terrestres, télescope spatial Hubble, sondes). Et précisément, pour souligner l’importance de l’astronomie et ses contributions à la société et à la culture, et pour commémorer la première utilisation d’un télescope par Galilée, il y a 400 ans, les Nations unies ont proclamé 2009 Année internationale (ou mondiale) de l’astronomie. Le thème en est «L’Univers, à vous de le découvrir».
Célébration de l’astronomie
L’Année mondiale de l’Astronomie (AMA 2009) est une célébration globale de l’astronomie et de ses contributions à la société et à la culture. Elle vise notamment à éveiller l’intérêt non seulement pour l’astronomie, mais pour les sciences en général, partout dans le monde, et particulièrement chez les jeunes. L’AMA a pour but de faire connaître à chaque citoyen de la planète Terre l’émotion qu’apporte la découverte personnelle, le plaisir de partager des connaissances fondamentales à propos de l’Univers et de la place que nous y occupons, et l’importance de la culture scientifique.