200 élèves d’immersion se retrouvent pour Le français pour l’avenir

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Publié 07/05/2008 par Aline Noguès

Onze ans après sa première édition torontoise, le forum organisé par Le français pour l’avenir a tenu au collège Glendon sa rencontre annuelle, unissant élèves anglophones du secondaire le temps d’une journée d’immersion en culture francophone.

Cette année, plus de deux cents élèves de 23 écoles de Toronto, Whitby et Belleville ont assisté aux dix ateliers présentés par des organismes tels que Médecins sans frontières, Radio-Canada, TFO, le Théâtre français de Toronto…

Le but de cette journée? Exposer des élèves anglophones d’école d’immersion ou suivant des cours de français langue seconde au français et à la culture francophone, leur montrer tous les champs d’activités dans lesquels, au Canada, on peut parler français.

Pour Anne Kothawala, présidente du conseil d’administration du Français pour l’avenir, cette journée devrait permettre aux jeunes de mieux comprendre le Canada, sa culture, son Histoire.

Mais pas seulement: «J’espère que ces jeunes quitteront Glendon avec plus de confiance, qu’ils seront contents d’avoir choisi d’apprendre le français, et réaliseront que le français offre un monde de possibilités. Certains se demanderont «mais pourquoi ne pas apprendre le chinois? l’italien? l’espagnol?» Car le Canada est un pays bilingue, et le français est une des deux langues officielles! Et puis, être bilingue est un avantage lorsque l’on recherche un emploi, surtout à Toronto où les postulants bilingues sont rares.»

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Mais même si bonnombre des élèves présents ont choisi de suivre leur cursus secondaire en immersion francophone, poursuivre l’étude du français à l’université ne va pas forcément de soi. Certains d’entre eux n’ont pas vraiment choisi d’étudier le français et ne sont pas conscients de l’importance de maîtriser cette langue, constate Stéphanie Bryant, professeure de français langue seconde au collège Havergal de Toronto.

Sa collègue Françoise Ould-Said renchérit: «Le facteur social est aussi déterminant. Quand nos élèves sont toujours plongées dans une communauté anglophone, elles manquent alors d’opportunités pour parler la langue, il faut les sortir de la salle de classe pour les imprégner de culture francophone… et ce n’est pas toujours facile.»

Pour Jacques Carron, professeur au Collège Brébeuf de Toronto, un autre problème s’ajoute: les jeunes se sentent parfois obligés de faire un choix entre français et études supérieures: «Dès qu’ils veulent se tourner vers un cursus scientifique, vers l’administration ou la finance, ils considèrent que tout se fait en anglais, qu’il n’y a pas d’avenir pour eux en français.

C’est ce que leur répètent aussi leurs parents et ils ont raison dans une certaine mesure. Le choix est moins cornélien pour ceux qui veulent se tourner vers les arts, l’enseignement…»

Lors de l’atelier qu’elle présentait sur le thème de l’éducation, Louise Lewin, principale adjointe de Glendon, a bien entendu insisté sur l’importance de suivre des études supérieures en français.

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Et pour les élèves qui ne peuvent trouver leur bonheur dans le choix de programmes offerts sur le campus, elle a su montrer tout ce qui se faisait en français à Toronto, à la grande surprise parfois des élèves.

«À Toronto, il y a beaucoup de possibilités de s’imprégner de culture francophone grâce aux associations, aux médias, au théâtre, au bénévolat… C’est votre responsabilité de rester dans un contexte francophone!»

Mais pour les élèves venus suivre les ateliers offerts (cinéma, arts de la scène, médias, santé, éducation…), il n’est pas sûr que cette journée ait grandement changé leurs plans.

Certains sont satisfaits du contenu des ateliers, d’autres repartent avec leurs questions, dont cette interrogation récurrente: comment concilier le français et un cursus universitaire anglophone?

Mais Eva Krangle, coordinatrice de l’édition torontoise du Français pour l’avenir se dit satisfaite: «Je pense que les élèves ont beaucoup appris et j’espère vraiment qu’ils ne laisseront pas tomber le français car l’immersion au secondaire, c’est bien, mais continuer au-delà, c’est encore mieux!»

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Le français pour l’avenir a été fondé par John Ralston Saul et la journaliste de Toronto Lisa Balfour Bowen, à l’issue du référendum du Québec en 1995.

L’objectif initial de ses fondateurs consistait à manifester un attachement au bilinguisme et à l’éducation en langue française par des programmes qui informeraient et encourageraient les jeunes Canadiens à poursuivre leur apprentissage du français.

Et pour Lisa Balfour, chaque édition de ce forum est un miracle: «C’est extraordinaire que cet événement existe encore! C’est sûrement parce que nous avons su créer une niche en nous adressant aux écoles secondaires qui ont un réel besoin d’appui dans la promotion du français.»

Et le forum torontois a fait des petits puisque désormais il se décline en 14 éditions, d’Ouest en Est du pays: de Whitehorse à Charlottetown en passant par Calgary, Winnipeg, Sudbury, Moncton…

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