Environ 200 soldats américains ayant refusé d’être déployés en Irak se trouveraient au Canada. S’ils n’obtiennent pas le statut de refugiés, ces déserteurs risquent une peine de plusieurs mois dans une prison militaire à l’image de Robin Long, expulsé en juillet dernier, purgeant actuellement une peine de 15 mois. La semaine dernière, l’un d’entre eux, Cliff Cornell, a du quitter le Canada et a été intercepté à la frontière. Déserteurs pour certains, ils sont considérés par d’autres comme «résistants à la guerre» et sont très soutenus ici, au Canada, où est menée une campagne d’appui à leur cause.
Le mois dernier, le gouvernement Harper a avisé cinq des ces résistants qu’ils devaient quitter le pays. Malgré le vote de la majorité des députés en faveur d’une motion pour leur permettre de rester au Canada, malgré le soutien de la majorité de l’opinion publique ainsi que du NDP des Libéraux et du Bloc Québécois, le gouvernement ne change pas de position. Patrick Hart sera peut-être le prochain à devoir retourner aux États-Unis.
Le mouvement de support des résistants à la guerre continue donc ses actions et sa campagne. Michelle Robidoux organisatrice de la campagne, explique qu’ils ont l’aide d’avocats travaillant gratuitement ou pour des honoraires réduits. Selon elle, la majorité d’entre eux ont déposé une demande de statut de réfugié. Les membres de la campagne d’aide aux résistants de guerre aident ces personnes, dont certains sont venus avec leur famille, pour les démarches administratives ou le logement.
Patrick Hart, est l’une des cinq personnes qui devaient quitter le territoire. Son avocat a fait appel de la décision et l’ancien militaire espère encore une issue positive sans se faire trop d’illusions. Il explique qu’il s’était engagé dans l’armée américaine en 1992 car il estimait avoir besoin de discipline et pensait que cela aurait un impact positif sur sa vie. Faisant partie des logisticiens de l’armée il a servi dans une base américaine en Allemagne assurant la logistique des soldats américains en Bosnie.
Ne se trouvant pas dans les zones de combat, il partageait cependant les expériences de soldats de retour à la base. Ceci a influencé sa décision, en 1995, de ne pas renouveler son contrat. De retour dans la vie civile il n’est pas parvenu à trouver un emploi stable bien rémunéré. Il s’est donc réengagé en 2000.