En ce mois d’août 2007, les films français abondent sur le continent nord-américain. Après Mon meilleur ami et Molière, chroniqués dans nos deux précédentes éditions, c’est au tour de 2 Days In Paris, de Julie Delpy, de débarquer sur nos écrans.
Alors que leur relation fête tout juste ses deux ans, un couple franco-américain originaire de New York s’offre une escapade romantique à Venise. Marion, photographe française, et Jack, architecte d’intérieur, veulent donner un nouveau soufflee à leur relation, mais leur séjour prend une tournure imprévu lorsque Jack attrape une gastro-entérite. Les voilà donc en visite express à Paris, ville natale de Marion. Mais entre les parents soixante-huitards envahissants, les ex dragueurs qui reviennent à la charge et les malentendus qui ne cessent de s’accumuler, la petite balade entre amoureux vire rapidement au cauchemard.
Après un incontestable succès en tant que co-scénariste de Before Sunset – elle avait été en course pour un Oscar dans la catégorie du Meilleur scénario en 2005 – le retour de Julie Delpy derrière la caméra laissait présager du meilleur. Inutile de ménager le suspens, l’attente n’aura pas été vaine, et 2 days in Paris est une perle comme le cinéma français sait en produire occasionnellement.
Depuis la réalisation de Looking for Jimmy (2002), Julie Delpy prouve qu’elle a atteint une maturité indéniable et que son oeil de réalisatrice s’est affiné avec les années. Mais c’est également devant la caméra qu’elle soutient son film. En tant qu’actrice, elle reprend d’ailleurs une thématique qui lui est chère. Comme lors de Before Sunshine (1995) et Before Sunset (2004) l’intrigue se déroule autour d’une Française qui tombe amoureuse d’un Américain. Un préambule aux accents féeriques mais pourtant trompeur, puisque jamais le film ne bascule sur un semblant d’histoire à l’eau de rose sans fond.
Comme elle le soulignait au sortir du film, Julie Delpy ne voit pas sa dernière production un long-métrage transgenres, hybride entre la comédie et la romance: «Pour moi, il ne s’agit pas d’une comédie sentimentale. C’est davantage une comédie qu’un film sentimental. Je me suis vraiment battue pour conserver la noirceur du film et les petites notations politiques. Le film ne ménage personne: les hommes, les femmes, les Français, les Américains, etc…»