Pour sa 22e édition, Images festival, le deuxième plus ancien festival de films à Toronto, a levé le rideau jeudi dernier et se poursuit encore cette semaine jusqu’au 11 avril. Dans les 150 projets présentés, 14 sont francophones. Parmi les favoris, on remarque l’Acadienne Louise Bourque, le Québécois Mark Lemieux et le Libanais Rabih Mroué.
La particularité de ce festival est qu’il se veut à la marge des autres en proposant une sélection d’artistes expérimentalistes et d’avant-garde où le point est mis sur la manipulation de l’image dans tous ses sens.
Aucune linéarité donc, le mot d’ordre est de choquer et de surprendre par des images parfois dérangeantes, des textes souvent cinglants, et une mise en scène toujours provocante. Les francophones s’y prêtent d’ailleurs bien. Karl Lemieux étonne par son expanded cinema. Le réalisateur qui a sorti Feedback Loop utilise de multiples écrans. L’image traverse ainsi les cadres pour créer un ensemble paradoxalement chaotique.
«Louise Bourque présentera un court-métrage, A little prayer. Un film très personnel qui parle de famille, de foyer et d’histoires intimes, le tout dans un emballage féministe surprenant», déclare Scott Miller Berry, le directeur exécutif d’Images festival. Rabih Mroué, a choisi de rassembler une sélection d’images qu’il intitule Make Me Stop Smoking. Ce comédien converti à la réalisation aborde le Liban, sujet éternel et toujours d’actualité.
«Le documentaire traite du problème politique qu’il met en image par une combinaison de narrations, de vidéos et de paysages puissants en émotion», poursuit le directeur. «Je peux dire, d’avis personnel, que les francophones que nous avons sélectionnés se différencient dans leur travail par une tendance au minimalisme et à l’abstrait, ce qui répond tout à fait à l’idée du festival.»