125 ans de santé publique à Toronto

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Publié 25/11/2008 par Vincent Muller

Si aujourd’hui la santé publique dépend du gouvernement provincial, il fut un temps où les questions de santé publique à Toronto étaient gérées exclusivement par la ville. C’est en 1883 que Toronto a délégué un service chargé spécialement de rapporter les problèmes de santé publique et de préconiser des solutions. C’est le thème de l’exposition photo des archives de Toronto (255 route Spadina) qui durera jusqu’en avril 2009.

Cette exposition présente des photographies, lettres et autres documents officiels qui ont été ressortis des archives de la ville pour l’occasion et qui sont destinés à faire prendre conscience d’importants problèmes de santé publique auxquels Toronto a dû faire face.

On peut, grâce à ces photos, avoir un aperçu des conditions de vie des torontois fin 19e siècle – début 20e et de «réaliser le long chemin parcouru depuis» comme le remarque l’un des visiteurs. Un autre écrit, dans le recueil de commentaires, qu’il s’agit de «l’une des expositions les plus intéressantes de celles qui ont été présentées aux archives».

Les photographies sont exclusivement en noir et blanc. Les premiers clichés datent de la fin du 19e siècle. Il ne s’agit pas des originaux qui eux, restent entreposés de manière à éviter toute détérioration, mais de copies numérisées qui sont toutefois d’excellente qualité.

L’exposition célèbre 125 ans de santé publique à Toronto qui, dès 1883, s’est dotée d’un service de santé dont le premier responsable médical était le Dr. William Canniff.

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À cette époque, des maladies telles que la variole, typhoïde, scarlatine, rougeole, tuberculose ou diphtérie étaient courantes. Les services de santé de Toronto avaient donc du pain sur la planche. Ils avaient pour tâche d’identifier les foyers des maladies, leurs causes et de mettre en place des mesures pour les éradiquer.

Certains clichés montrent les conditions de vie à cette époque. Ils permettent de réaliser l’ampleur du travail des services de santé de la ville. Ce travail de longue haleine a conduit le Dr. Canniff à mettre en place un système d’inspection des maisons, usines et abattoirs. Les conditions de vie difficiles, sans eau courante, électricité ou système d’écoulement des eaux usées étaient propices à la propagation d’un grand nombre de maladies. Les industries et l’agriculture peu réglementées étaient également à l’origine d’un certain nombre de problèmes de santé publique.

Le Dr. Charles Hastings, responsable des services de santé de Toronto de 1910 à 1929, a sillonné Toronto avec le photographe de la ville de l’époque dont un grand nombre de clichés sont exposés. Ce médecin a ensuite rédigé un rapport accompagné de recommandations pour l’amélioration des conditions de vie.

Ces inspections et rapports menés depuis la création du service de santé publique de Toronto, ont permis petit à petit de mettre en place des mesures de contrôle dans les fermes et usines, de construire des incinérateurs pour les déchets, d’installer l’eau courante ainsi que des systèmes d’écoulement des eaux usées qui parfois, stagnaient dans les cours de certaines habitations.

Durant la deuxième moitié du 20e siècle, alors que les travaux permettant l’amélioration des conditions d’hygiène étaient déjà bien avancés, on remarque que l’attention se porte surtout sur l’éducation et la prévention en matière d’hygiène. Les images qui suivent, souvent prises par les différents photographes officiels de la ville qui se sont succédés, montrent les initiatives prises auprès des enfants, dans les écoles notamment, avec les visites médicales et l’apprentissage de l’hygiène dentaire. Les jeunes mamans également étaient très suivies et très concernées par ces programmes.

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On découvre par la suite l’évolution de ces mesures de prévention, dont celles concernant des problèmes plus récents tels que l’apparition du SIDA. Les questions de santé publiques relatives aux 10 dernières années sont absentes de cette exposition étant donné que les documents et photographies n’ont pas encore été envoyés aux archives.

Il ne faut certes pas s’attendre à une vision critique sur l’action des services de santé puisqu’il s’agit d’archives de la ville qui ont été sélectionnées. Cependant, il est intéressant de voir quelles mesures ont permis d’éradiquer certaines maladies endémiques et de se souvenir, surtout grâce aux premiers clichés, d’une époque après tout pas si lointaine où les conditions de vie étaient relativement similaires à celles que l’on trouve de nos jours dans certains pays.

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