Voile ou pas de voile: il est temps d’y faire face!

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Publié 03/03/2015 par Annik Chalifour

Nous vivons au sein d’une démocratie parlementaire depuis plus de 400 ans. Notre Constitution inclut la Charte canadienne des droits et libertés depuis 1982. Il s’agit d’une charte «canadienne» qui véhicule les valeurs culturelles «canadiennes», dont, entre autres, l’égalité et l’équité.

Encore faudrait-il bien comprendre, sur le plan juridique, ce qu’on entend par les concepts de «droits» et «libertés» selon le contexte culturel ‘canadien’.

Notre vie sociale est marquée, entre autres, par la Loi sur le multiculturalisme canadien (1971) qui proclame le caractère «multiculturel» de notre société canadienne contemporaine.

Mais encore faudrait-il que nos législateurs précisent la définition de ce caractère «multiculturel» soi-disant ouvert sur le monde. Cette ouverture sur le monde serait-elle complètement sans balises? Et si oui, nos gouvernements d’aujourd’hui – et le secteur privé – sont-ils prêts à faire face et à gérer la nouvelle démographie émergente?

L’acceptation ou non du port du voile au sein de notre société canadienne démocratique et multiculturelle pourrait être légiférée en tenant compte de notre base constitutionnelle où les pouvoirs et les compétences sont répartis entre le fédéral et les provinces. Mais ne risque-t-on pas ainsi de créer un fossé socio-politique de plus en plus profond entre les Canadiens d’un océan à l’autre et les nouvelles immigrantes voilées?

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La Cour fédérale a récemment conclu que le gouvernement ne peut interdire le port du niqab (cachant le visage) lors des cérémonies d’assermentation pour recevoir la citoyenneté canadienne, alors qu’une juge de la Cour provinciale du Québec vient de refuser d’entendre la cause d’une musulmane parce que celle-ci a refusé de retirer son hijab (foulard enserrant la tête) à sa demande.

On sait que notre pouvoir judiciaire agit indépendamment de notre pouvoir législatif. Mais rien n’empêche que ces décisions puissent susciter une certaine controverse et déstabiliser notre société.

Par ailleurs, la réalité des immigrantes voilées est-elle entièrement bien connue?

Nos pouvoirs législatifs et judiciaire sont-ils conscientisés par rapport à l’absence de participation citoyenne de toute une génération de dames voilées vivant au Canada?

Sans participation citoyenne, comment certaines femmes voilées pourraient-elles ressentir le sentiment d’appartenance à notre société et vouloir s’engager socialement et politiquement afin de la préserver et la développer? Lire ma récente chronique à ce sujet dans L’Express de Toronto.

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Il est temps de faire face à la situation du voile. Souhaitons que le sujet fasse partie des agendas de nos partis politiques en cette année d’élection.

Pourquoi ne pas proposer d’entreprendre un projet d’étude sur l’inclusion sociale et l’intégration économique des musulmanes voilées à la société canadienne en 2015 pour aider à déterminer une législation appropriée?

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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