L’année avait bien commencé pour Vladimir Poutine. Après avoir organisé de magnifiques Jeux olympiques d’hiver à Sotchi, négocié la reddition des armes chimiques de la Syrie et réussi à reprendre la Crimée à l’Ukraine presque sans tirer un coup de feu, le président russe paraissait invulnérable.
Jusqu’à jeudi dernier, les puissances occidentales déploraient ses manoeuvres dans l’Est de l’Ukraine, où il fomente la rébellion de la minorité russe, sans toutefois intervenir directement pour y faire échec.
Nous tentons surtout d’aider «notre» nouveau gouvernement nationaliste de Kiev à sortir le pays du marasme économique (nous avons soutenu la «révolution» ou le «coup d’État», selon le point de vue, qui a chassé du pouvoir le président pro-russe cet hiver).
Mais voilà que des séparatistes russes de Donetsk, probablement assistés de spécialistes de l’armée russe sans uniforme, comme en Crimée, à qui Moscou avait fourni un lanceur de missiles anti-aériens, abattent un avion de ligne de Malaysia Airlines avec 298 passagers à bord. Les miliciens croyaient que c’était un avion militaire ukrainien.
Il a plu des corps, des bagages et des pièces de l’avion sur une quinzaine de kilomètres d’un secteur difficilement accessible, contrôlé par les forces russes et/ou pro-russes qui, selon le gouvernement ukrainien, travaillent fort à effacer les preuves de leur méfait avant l’arrivée des experts internationaux.