Vladimir Poutine: la fois où j’ai eu l’air le plus fou

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Publié 21/07/2014 par François Bergeron

L’année avait bien commencé pour Vladimir Poutine. Après avoir organisé de magnifiques Jeux olympiques d’hiver à Sotchi, négocié la reddition des armes chimiques de la Syrie et réussi à reprendre la Crimée à l’Ukraine presque sans tirer un coup de feu, le président russe paraissait invulnérable.

Jusqu’à jeudi dernier, les puissances occidentales déploraient ses manoeuvres dans l’Est de l’Ukraine, où il fomente la rébellion de la minorité russe, sans toutefois intervenir directement pour y faire échec.

Nous tentons surtout d’aider «notre» nouveau gouvernement nationaliste de Kiev à sortir le pays du marasme économique (nous avons soutenu la «révolution» ou le «coup d’État», selon le point de vue, qui a chassé du pouvoir le président pro-russe cet hiver).

Mais voilà que des séparatistes russes de Donetsk, probablement assistés de spécialistes de l’armée russe sans uniforme, comme en Crimée, à qui Moscou avait fourni un lanceur de missiles anti-aériens, abattent un avion de ligne de Malaysia Airlines avec 298 passagers à bord. Les miliciens croyaient que c’était un avion militaire ukrainien.

Il a plu des corps, des bagages et des pièces de l’avion sur une quinzaine de kilomètres d’un secteur difficilement accessible, contrôlé par les forces russes et/ou pro-russes qui, selon le gouvernement ukrainien, travaillent fort à effacer les preuves de leur méfait avant l’arrivée des experts internationaux.

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Que faisait un avion civil (parti d’Amsterdam) dans cette zone de guerre? C’est une bonne question, mais pas la plus importante.

La responsabilité de Moscou, sinon directe dans ce crime, du moins indirecte dans le chaos qui a produit un tel «accident», ne fait pas de doute. Vladimir Poutine le nie officiellement, mais il le reconnaîtra en privé auprès des dirigeants européens s’il veut réparer ses relations avec eux.

L’alternative, c’est un isolement diplomatique et économique débilitant de la Russie qui, à long terme, entamera sérieusement la popularité de Vladimir Poutine et de son régime chez lui.

La Russie doit nous convaincre que rien de tel ne peut se reproduire, mettre fin à son soutien aux séparatistes russes de l’Ukraine, cesser de s’opposer au renforcement des relations de l’Ukraine avec l’Occident… Bref, Poutine doit rentrer dans ses terres et se faire oublier pendant un bon moment.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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