Vancouver, l’interculturelle cultivée

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Publié 21/08/2007 par Benoit Legault

Les clichés ne manquent pas quand vient le temps de décrire le cœur de Vancouver, un centre-ville surdoué. Beau, varié, facile à naviguer, le Downtown Vancouver est aussi bigarré, brouillon et ivre d’histoire. Son aspect interculturel captive tous les visiteurs.

Il y a ce mythe de la fusion cosmopolite de Vancouver. D’une part, Vancouver recèle une grande communauté d’origine européenne aux yeux surtout bleus et, d’autre part, on y trouve une grande communauté asiatique de souche plus récente. Ces deux grandes communautés se touchent, s’influencent, mais la fusion n’est pas totale, loin de là.

À preuve, Granville Street ressemble le samedi soir aux autres «strips» de l’Ouest, avec son torrent de cheveux blonds, de jeans et de grosses bières. Le Roxy est ici la boîte de rencontres indémodable avec ses cover bands (et leurs spectacles hommages).

Un saut dans un taxi et on atteint l’Asie du Chinatown. Une Asie opaque, isolée et incroyablement authentique. Les Blancs sont rares dans les marchés et les restaurants, comme si une barrière invisible les tenait à distance.

Histoire à fond de trains

Outre le Chinatown, le quartier le plus texturé de Vancouver est Yaletown. Centre ferroviaire au XIXe siècle, ensuite quartier des entrepôts au début du XXe siècle, Yaletown est maintenant le quartier le plus chic et le plus typé de Vancouver. Les vieux entrepôts et les rues de briques assurent le caractère patrimonial du secteur.

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L’aspect de Yaletown est demeuré figé, car l’explosion du camionnage a rendu inutile les entrepôts ferroviaires du centre-ville dès les années 1950. Aujourd’hui, Yaletown est le royaume du loft-condo, du bar branché et de la boutique songée.

Sur la frange de Yaletown, le Yale Hotel est le repaire du jazz et du blues vancouverois. Bâti en 1890, c’est un des plus vieux bâtiments de la côte Ouest. Sa vocation d’origine était de loger les travailleurs en transit du chemin de fer Canadien Pacifique. Son toit mansardé, ses fenêtres arquées et son briquetage décoratif en font un des édifices distinctifs de la ville.

Île de gourmets intercontinentaux

Le Yale Hotel donne sur une sortie du pont de l’île Granville. Cette île célèbre, repaire ludique de Vancouver, sépare et relie le centre-ville à sa banlieue sud majoritairement asiatique. Granville Island est un microcosme culinaire de Vancouver. Ici, on peut trouver des miches de pain arrivées par vol direct de Paris, où des fruits exotiques arrivés par vols directs de contrées orientales. Granville Island est à la fois une île urbaine et un pont intercontinental.

D’ailleurs, des immigrants japonais font du saké artisanal à l’île Granville.

On y voit aussi des galeries d’art, des commerçants de haut rang – comme le célèbre fabricant de souliers local John Fluevog – des restaurants géniaux et les plus belles terrasses de la ville. On quitte Granville Island à regret, mais quitter l’île peut donner la joie de prendre les mignons traversiers de poche qui font la navette avec le Downtown.

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VAGues complexes culturels

Malgré ses dynamiques interculturelles et intercontinentales, Vancouver demeure une ville petite, néophyte et complexée sur le plan culturel. «J’espère que tu parleras de nous, ça n’arrive pas souvent dans l’Est», me disait le relationniste de la Vancouver Art Gallery (VAG). La VAG loge dans un édifice historique et magnifique au cœur du centre-ville, mais cet édifice est si petit que la grande collection du musée est présentée uniquement par le biais d’expositions temporaires.

La plupart des expositions sont composées d’art contemporain régional, tiré du milieu artistique britanno-colombien. Déjà, sur Granville Island, on propose des installations d’étudiants en arts visuels. Même à l’Aéroport international de Vancouver, des espaces sont réservés, sans frais, aux artistes locaux. Ils y exposent leurs œuvres, apposent leurs coordonnées et sont contactés par des voyageurs en quête d’objets d’art originaux.

Vancouver, où la haute culture est moins évidente qu’à Montréal et Toronto, est pourtant la ville canadienne qui compte la plus grande proportion d’artistes vivant de leur art (1,2 % des travailleurs). Le «problème» culturel de Vancouver est, paradoxalement, sa grande force interculturelle: à savoir, sa grande distance d’autres centres de création. «Il est très coûteux de faire venir des artistes à Vancouver. C’est pourquoi beaucoup de tournées ne passent pas ici, et c’est dommage», explique Mirna Zagar, directrice du Scotiabank Dance Center, un des phares de la création culturelle de Vancouver.

Par contre, les visiteurs et les investisseurs se pressent à Vancouver, une des plus belles et désirables villes de l’univers connu.

Hébergements

Opus Hotel: À la fois très beau et chaleureux, dans la pure et chic tradition des hôtels boutiques – au cœur du sympathique quartier Yaletown.

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Hyatt Regency Vancouver: Hôtel du centre-ville, à deux pas d’une station du SkyTrain. Chambres fraîchement rénovées, à la fois élégantes, fonctionnelles et spacieuses, qui procurent des vues magnifiques sur la ville et les Rocheuses.

Georgian Court Hotel: Un hôtel au charme traditionnel à deux pas de l’aréna GM Place. Service souriant. Excellent rapport qualité-prix.

Auberges jeunesse d’Hostelling International: Deux grandes auberges avec des chambres privées. Hébergement à prix plancher mais petits à côté intéressants et surprenants, comme des billets pas chers pour les matchs des Canucks…

Renseignements

Tourism Vancouver: tourismvancouver.com et 1-866-826-1717.

Tourism British Columbia: hellobc.com et 1-800-HELLO-BC.

Auteur

  • Benoit Legault

    Journaliste touristique basé à Montréal. Collaborateur régulier au Devoir et à l-express.ca. Responsable de la rédaction de guides Ulysse. Benoit Legault a remporté plusieurs prix de rédaction touristique. Il adore l'Ontario et ses Grands Lacs.

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