Après le magazine The Economist qui, en début d’année, décernait à Toronto le titre mondial de la ville où on vit le mieux, voici que le chef du NPD, Thomas Mulcair, décrète que Toronto est la ville la plus importante au pays. On le savait, bien sûr, mais on ne s’en vantait pas, pour ne pas froisser les susceptibilités des Montréalais avec leur culture insignifiante ou des Vancouvérois avec leur océan et leurs montagnes sans intérêt…
Dans un discours majeur le 15 mars devant 1300 partisans, inaugurant la campagne néo-démocrate en vue des élections fédérales d’octobre prochain, Mulcair a présenté son plan pour les grandes villes comprenant notamment la création d’un ministère fédéral des Affaires urbaines qui s’occuperait entre autres de logement abordable, la garantie d’un financement stable pour les transports en commun, des garderies à 15$ par jour, une meilleure reconnaissance des compétences des immigrants…
Ces dossiers sont tous de juridiction provinciale, une invasion qui ne dévie pas de la tradition centralisatrice du NPD, mais qui nécessitera des explications au Québec, la province qui défend le plus farouchement ses compétences et où le NPD a le plus de députés à perdre.
Ailleurs au pays, Mulcair sera accusé de «torontocentrisme», ce qui n’est jamais un compliment. Mais il est indéniable que Toronto est la métropole du Canada, que ses défis méritent l’attention des politiciens fédéraux, et que plusieurs autres grandes villes profiteraient des solutions qui seraient apportées à nos problèmes. Le discours de Mulcair a d’ailleurs beaucoup réjoui le maire John Tory.
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