Prédiction: l’opposition à l’idée de proclamer annuellement le 29 janvier «Journée nationale de commémoration et d’action contre l’islamophobie» ne durera pas longtemps, et le gouvernement canadien finira par l’adopter.
C’est bien le minimum qu’on peut faire pour commencer à réparer le mal qui a été fait quand Alexandre Bissonnette, 27 ans, a abattu six personnes et en a blessé huit autres au Centre culturel islamique de Québec l’an dernier.
C’était le geste d’un seul déséquilibré, pas de tout un peuple «islamophobe» ou «raciste». Comme le massacre de 14 femmes à l’École polytechnique de Montréal par Marc Lépine le 6 décembre 1989, qu’on souligne annuellement par une «Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes», n’accuse pas tous les hommes d’être des brutes.
C’est le Conseil national des musulmans canadiens (CNMC), appuyé par des dizaines de partenaires, qui en fait la proposition dans une lettre au premier ministre Justin Trudeau le 5 janvier.
Quelques politiciens et commentateurs (québécois surtout) ont exprimé des réticences, invoquant l’ambiguïté du mot «islamophobie» ou un danger de limiter la liberté d’expression dans les débats sur l’immigration, la modernité ou les religions.