L’humanité est comme les membres d’un seul corps créé par la même puissance. Si l’un d’entre eux est en souffrance, les autres n’en seront pas épargnés. Si tu es indifférent aux malheurs de tes semblables, tu ne mérites pas d’être nommé un être humain.
– Saadi, poète philosophe persan du XIIIe siècle
L’idée de l’universalisme est présente dans toutes les grandes religions. Dans le christianisme, le terme catholique signifie universel. Devenu religion officielle de l’empire romain vers la fin du IVe siècle, le christianisme mettait fin aux croyances païennes pour assurer la cohésion et la permanence de cet empire qui s’étendait à l’époque à une partie importante du monde connu.
L’universalisme est également présent dans l’islam à travers notamment son concept de Towhide (unicité) qui considère l’humanité comme un tout indivisible et l’émanation d’un Dieu unique. L’invasion arabe au VIIIe siècle s’est appuyée sur ce concept pour justifier ses conquêtes et son expansion mondiale. Plus tard, le règne des Califats s’est servi de cet idéal unitaire de l’islam pour assurer le contrôle des pays et territoires conquis.
Les idées de justice et d’égalité inhérentes aux universalismes prêchés par ces grandes religions n’ont cependant pas empêché une confrontation sanglante des civilisations pendant les croisades. C’était également au nom de l’universalisme chrétien que les missionnaires ont participé à partir du XVe siècle à l’œuvre de la colonisation des pays d’outre-mer pour civiliser le reste du monde.
C’est avec la montée de la bourgeoisie et notamment la Révolution française à la fin du XVIIIe siècle que l’universalisme s’est imposé au plan politique.