Une visite du quartier gai avec FrancoQueer

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Publié 09/09/2008 par Guillaume Garcia

Il semblerait que les vacances ne soient pas terminées pour tout le monde. L’apéro de la rentrée de FrancoQueer du jeudi 4 septembre ne grouillait pas de monde, mais autour de quelques tables, ça discutait de l’été et des projets avenirs.

Pour l’occasion, L’Express a décidé de vous proposer une visite du village gai de Toronto. Très dynamique et multiculturel le quartier est doté de plusieurs petits parcs et de nombreuses boutiques et bars. Visite guidée avec Jean-Rock Boutin, président de FrancoQueer. Il fallait organiser la visite, nous avons choisi de partir de l’intersection Isabella et Church et de descendre vers le Sud en empruntant la rue Church.

Le village gai existe depuis les années 80. Auparavant, le quartier n’était pas autant organisé et la communauté gaie vivait dans l’«underground».

Au Nord de Wellesley, le village gai se caractérise par un grand nombre de restaurants et autres snacks. Il s’agit du côté plus résidentiel du village. Jean-Rock précise que «on peut trouver des studios et des condos pour plusieurs types de budgets, des appartements très chers de la rue Gloucester à l’Ouest de Church aux petites maisons vieillotes au Nord de l’angle Gloucester et Church».

En continuant notre petite promenade on passe devant deux restos chics, juste à l’angle des rues Dundonalds et Church. L’addition peut vite devenir salée selon Jean-Rock: «Ici, pour deux personnes, avec une bouteille de vin, on arrive vite à 200$.» À réserver pour les tête-à-tête!

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Quelques mètres plus au Sud se trouve le Beer Store du quartier. Face à lui, une floppée de petits magasins dédiés à la clientèle gaie. On y trouve des vêtements tendances et une multitudes d’articles originaux.

En continuant, on découvre l’entrée du parc Cawthra, très particulier pour la communauté gaie. En effet, le AIDS Memorial est construit dans ce parc mythique du village gai. Dans les années 70, ce petit espace vert était, pour le président de Francoqueer, moins «trashy» qu’aujourd’hui. Les gens venaient ici se reposer, prendre le soleil et faire des rencontres.

Il est vrai que ce parc est aujourd’hui peuplé, le soir, de personnes moins fréquentables, mais reste en journée très tranquille. En arc de cercle, une petite allée longe des blocs de granit où sont posées des plaques dorées avec les noms des homosexuels décédés du Sida.

«S’il on regarde bien, on peut voir beaucoup de noms francophones», nous apprend Jean-Rock. Un rapide coup d’oeil permet de comprendre l’évolution du virus. Le début de années 90 représente l’explosion de la diffusion du virus du Sida et le nombre de décès traduit cette augmentation tragique de la part de personnes infectées.

Des fleurs ornent certaines plaques et de ce lieu se dégage une atmosphère étrange. On peine à se dire que toutes ces personnes ont été victimes du même virus. Les dernières plaques sont frappées de moins de noms, peut-être un regard plus optimiste vers l’avenir.

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Accolé au parc, le 519. Ce centre communautaire est le plus ancien du village gai. Si le bâtiment semble dégradé, le 519 est une institution. On parvient ensuite à l’intersection des rues Church et Wellesley. Nous sommes ici au coeur du quartier gai.

Un gros building abrite la radio gaie, une pharmacie spécialisée ainsi que les archives gaies. C’est également à l’angle Sud – Ouest de Church et Wellesley que se trouvait le Second Cup du village. Plus que le café, ce sont les marches qui étaient devenues le lieu de rassemblement de la communauté gaie.

Au Sud de Wellesley, le quartier vit jour et nuit. Bars et boutiques en tout genre s’étalent des deux côtés de la rue Church. Jean-Rock pointe du doigt un magasin de vêtements, le Priape. Ce magasin vise exclusivement la communauté gaie, il en existe également un à Vancouver et la maison-mère se situe à Montréal.

En descendant la rue Church, Jean-Rock décrit l’évolution du quartier et les nouveaux bars à la mode. Il s’arrête un instant sur le Woody’s: «C’est une institution, un des plus vieux bars du quartier. Ils sont très sensibles aux besoins de la communauté, ils font des fêtes pour beaucoup de communautés culturelles aussi.» Les premiers bars gais sont nés sur Yonge et se sont déplacés sur Church dans les années 70.

Entre bars, bars lounge et bars plus «trashy», chacun peut y trouver son compte. Le village gai devient pourtant quelque peu victime de sa réussite, et attire la communauté plus excentrique qu’auparavant. La communauté la plus ancienne a tendance à se déplacer vers l’extérieur du village, un peu plus à l’Est.

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Un second village gai commence à prendre de l’ampleur également du côté des rues King et Ossington. Un quartier à visiter et à parcourir tranquillement en s’arrêtant boire un verre dans un bar. Avec un peu de chance le serveur parlera français, comme au Sailor, où Francoqueer organise ses apéros.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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