Une marche pour libérer la plus grande prison du monde

Bande de Gaza

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Publié 15/12/2009 par Monika Mérinat

Le mardi 29 décembre au petit matin, un groupe de plus de 1100 personnes (dont 50 Canadiens), provenant de 40 pays divers, va tenter d’entrer dans la bande de Gaza, par la ville frontalière avec l’Égypte de Rafah. Je serai de ce groupe, avec mon fils et ma fille. Les autorités égyptiennes nous laisseront-elles passer? L’armée israélienne va-t-elle intervenir?

La Marche pour la Libération de Gaza est l’initiative d’un ensemble d’organisations pacifistes sous l’égide de CodePink, un groupe de femmes américaines, créé à l’époque de G.W.Bush pour tenter de s’opposer à la guerre en Iraq.

L’appel à une grande démonstration pacifiste à Gaza a pour but d’éveiller la conscience de l’humanité à l’égard de ces Palestiniens – plus d’un million et demie de personnes – enfermées dans ce que certains appellent «la plus grande prison au monde».

Amnesty International a dénoncé le blocus de Gaza comme «une forme de punition collective, une violation flagrante des obligations d’Israël à l’égard de la 4e convention de Genève». Human Rights Watch a
qualifié le blocus de «violation grave du droit international» et Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits humains dans les territoires occupés palestiniens, Richard Falk, qualifie le siège d’Israël de «crime contre l’humanité».

De nombreuses personnalités ont endossé officiellement la Marche, entre autres les auteurs Alice Walker, Noam Chomsky, Noami Klein; et puis George Galloway, membre du parlement britannique, le cinéaste Oliver Stone, le peintre torontois Charles Pachter, des politiciens canadiens: Richard Nadeau du Bloc Québécois, Libby Davis et Irene Matthysen du NPD.

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Et parmi ceux qui vont participer à la Marche, citons Alima Boumediene-Thiery, membre du Sénat français et le groupe rap Ministère des Affaires Populaires de Lille.

Mais les plus intéressants, ce sont les juifs, comme Hedy Epstein, survivante de l’Holocauste dont toute la famille a péri à Auschwitz, et qui dénonce depuis plusieurs années la violence et les abus de l’occupation israélienne en Cisjordanie et à Gaza.

Des citoyens israéliens – juifs et chrétiens – vont d’ailleurs tenter de nous rejoindre dans la bande de Gaza. Leurs chances de convaincre l’armée israélienne de les laisser passer, pour un séjour de quelques jours à Gaza, sont pratiquement nulles.

Que ferons-nous dans la bande de Gaza, si nous parvenons à entrer dans ce petit territoire palestinien de 41 km de long, dont Israël contrôle tout: les frontières (excepté celle avec l’Égypte) l’espace aérien, l’accès à l’océan, les importations et exportations, l’eau, l’électricité, etc?

Quelque 50 000 Palestiniens nous y attendent et nous espèrent. Ensemble nous allons marcher le jeudi 31 décembre, de Abu Drabo, une communauté de la ville de Gaza pratiquement rasée lors de la dernière attaque israélienne il y a tout juste un an, jusqu’à Erez, ville frontière avec Israël, d’où il y aura un lancé de ballons, de cerfs-volants et de drapeaux.

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Une marche de 5 km, non-violente, qui s’inspire de la résistance pacifiste des villageois palestiniens face à la construction du mur par Israël qui les dépouille de leurs terres et de leurs champs d’oliviers; inspirée aussi par Nelson Mandela, Mahatma Gandhi et les défenseurs des droits civils aux États Unis.

Une marche historique de solidarité avec les Palestiniens, revendiquant leur droit de sortir de la bande de Gaza, de rejoindre leurs famille dans les autres territoires occupés palestiniens, de voyager, d’aller étudier ailleurs, de recevoir des soins médicaux, de découvrir le monde.

Une marche demandant la levée du siège illégal d’Israël et la libération de Gaza.

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