Une jeune Ontarienne sacrée reine de l’orthographe

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Publié 30/05/2006 par Marta Dolecki

Il y a moins d’un an, Anne-Sophie Laramée se trouvait à mille lieues de sa petite communauté d’Oakville et de ses rangées régulières de maisons aux parterres recouverts de pelouses et de fleurs. Elle vivait à Sept-Îles, au milieu d’une nature sauvage, entourée de toundra et de forêts de conifères. Aujourd’hui, cette jeune francophone, élève en 6e année à l’école Patricia-Picknell d’Oakville, est sacrée championne d’orthographe à l’échelle de l’Ontario et elle savoure chaque instant de cette nouvelle vie.

Le 21 mai dernier, Anne-Sophie Laramée remportait le premier prix dans la catégorie «classe francophone» lors de la finale Internationale de la Dictée P.G.L. (Paul Gérin-Lajoie) qui s’est déroulée à l’Université de Montréal.

La compétition regroupait 95 participants âgés de 10 à 12 ans et issus de classes francophones ou d’immersion française. Les participants étaient originaires de toutes les provinces du pays, ainsi que du Sénégal et des États-Unis.

La jeune championne est heureuse, mais encore sous le coup de la surprise. À Oakville, où elle vit depuis septembre dernier, Anne-Sophie a été accueillie en véritable héroïne. Son retour au bercail, diplôme sous le bras, s’est effectué sous les regards bienveillants des camarades et de sa directrice d’école.

Le français, Anne-Sophie l’a dans la peau. Boulimique de lecture, elle dit littéralement dévorer tous les livres qui se trouvent à sa portée. La jeune fille avoue un faible pour la série des Harry Potter. Elle les a tous lus en troisième année, puis relus une nouvelle fois par la suite.

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«Les livres me captivent et j’adore ça, raconte Anne-Sophie en entrevue. Quand je lis, je m’enferme dans mon propre monde, explique-t-elle. Ma mère sait qu’elle ne doit pas me déranger. Je suis dans ma chambre et je n’arrête pas la lecture avant d’être arrivée à la dernière page. Ce sont vraiment les livres qui m’ont fait aimer le français», dit-elle d’une voix assurée.

Anne-Sophie voue un attachement profond à sa langue. Future professeure de français? Écrivaine? Non…La jeune fille voudrait plus tard devenir astronaute, pour découvrir des choses qui sortent de l’ordinaire, un peu à l’image de ses lectures favorites, Harry Potter en tête, qui l’emmènent, de surprise en surprise, à la découverte de différents univers.

Mais, pour cette élève studieuse, tout se fait dans un ordre précis: d’abord l’école, ensuite les devoirs, et enfin les loisirs, qui, dans son cas, sont synonymes de cours de natation et de flûte. À 12 ans, Anne-Sophie a les idées bien en place et parle avec la maturité d’une jeune adulte. Au gré de ses lectures, la jeune écolière explique qu’elle mémorise le vocabulaire, l’épellation de mots tels qu’ils apparaissent dans la page. Une fois arrivée devant la dictée, elle est capable, par instinct, de savoir à quoi ressemblent la plupart des termes et expressions employés dans le texte.

Lors de la dictée régionale qui a eu lieu en mars dernier à Toronto, Anne-Sophie Laramée a fait une faute et demie au total. Il n’y avait pas de mots difficiles à proprement parler, plutôt de petites attrapes, commente la jeune fille à ce sujet.

La dictée internationale était, quant à elle, d’un abord évidemment plus complexe: un texte en vers, du linguiste Jacques Laurin, composé de 154 mots et décliné sur le thème des arts. Devant le stylo et la feuille blanche, Anne-Sophie a conseillé à une autre participante de «se concentrer», de «ne pas se mesurer aux autres» et, surtout, de «ne pas angoisser inutilement».

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Ces mêmes paroles empreintes de sagesse, Anne-Sophie a elle-même décidé de les mettre en pratique. À chaque vers, il a fallu recommencer la quête aux traquenards, aux embûches perfides, ce que l’étudiante de Patricia-Picknell s’est appliquée à faire tout au long du texte.

«Quand ils ont annoncé que j’étais l’une des gagnantes, j’avais du mal à réaliser. Il y a eu comme un décalage avant que je me lève pour aller chercher ma récompense. C’est comme si le temps s’était arrêté dans ma tête», se rappelle Anne-Sophie. La jeune fille avait déjà remporté les épreuves régionales de la Dictée P.G.L. en 4e année à Sept-Îles, mais n’avait jamais participé à la grande finale internationale.

La Dictée P.G.L., nommée ainsi d’après le premier titulaire du ministère de l’Éducation du Québec, Paul Gérin-Lajoie, entrait dans sa 15e année, rassemblant pour l’occasion 170 000 élèves répartis dans plus de 1 000 écoles.

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