Une guerre évitée

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Publié 10/09/2013 par François Bergeron

Il semble que Barack Obama va finalement mériter son prix Nobel de la Paix.

C’est en 2009 que le comité norvégien avait conféré cet honneur au premier président noir des États-Unis, élu quelques mois plus tôt seulement et n’ayant encore rien accompli.

Pour les Européens, qui considèrent souvent les Américains comme des tarés racistes (alors que l’élection d’un noir dans un parlement européen est encore rarissime, les «étrangers» restant parqués dans leurs banlieues-ghettos pendant plusieurs générations), l’ascension d’Obama a dû paraître miraculeuse.

Obama est allé chercher sa médaille à Oslo, mais il aurait dû dire aux Norvégiens de la garder jusqu’à la fin de son mandat.

Or, voici aujourd’hui que la guerre civile en Syrie lui donne l’occasion de réellement promouvoir la paix et la coopération internationale en annulant les frappes punitives prévues contre le régime de Bachar el-Assad et en acceptant la proposition russe de reddition de son arsenal chimique.

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Le président syrien continue de nier avoir utilisé récemment des armes chimiques dans une attaque contre une banlieue de Damas contrôlée par les rebelles. De fait, c’est peut-être encore une invention de la mouvance américano-israélo-turco-sunnite en lutte contre l’axe Russie-Syrie-Iran-Hezbollah-Hamas, comme dans le temps des armes de destruction massive de Saddam inventées pour justifier l’invasion de l’Irak.

Mais même s’il s’avérait qu’Assad a bel et bien autorisé l’usage de gaz contre ses ennemis depuis le soulèvement de 2011, personne ne souhaite une nouvelle intervention militaire à grande échelle dans cette région du monde, notamment parce que nos alliés sur le terrain sont souvent aussi sauvages et, une fois au pouvoir, ne resteront peut-être pas longtemps nos amis.

La proposition russe – acceptée par la Syrie, il faudra s’en assurer – offre une alternative acceptable à une nouvelle aventure militaire. Elle force Washington à revenir sur sa promesse de sévir en cas de dépassement de sa «ligne rouge», ce que certains interpréteront comme un aveu de faiblesse. Ce serait au contraire une démonstration d’imagination et de courage, celui de résister aux démons de la guerre.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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