Ils s’appellent Trudi, Carlos, Jennifer, Zaki et Alvaro. Qu’ils viennent de la Jamaïque, de Colombie, du Liban, d’Égypte ou du Nicaragua, tous ont trouvé refuge au Canada en raison de leur orientation sexuelle. Le documentaire Une dernière chance du cinéaste Paul Émile d’Entremont retrace le parcours douloureux de cinq demandeurs d’asile qui ont fui leur pays d’origine pour échapper à la violence homophobe. Se heurtant aux difficultés de l’intégration et craignant d’être déportés, ils attendent aujourd’hui dans l’angoisse la décision qui bouleversera leur vie. Tous veulent croire à la générosité de leur terre d’accueil.
Alors qu’il filme le documentaire Reema aller retour, Paul Émile d’Entremont prend connaissance de l’organisme Helem à Montréal, qui regroupe des Libanais LGBT. Le ressenti et l’expérience de ces personnes intéressent le réalisateur, qui pense peut-être faire un documentaire sur le sujet des Arabes gais.
La recherche du sujet
Une autre anecdote changera l’idée originale de Paul Émile d’Entremont. En tournage en Jordanie, son cameraman local demande au chauffeur de taxi «s’il y a des homosexuels en Jordanie» et le chauffeur répond «zéro».
«J’ai appris que c’était une idée répandue», indique Paul Émile d’Entremont, rencontré par l’Express jeudi dernier.
Journaliste pour Radio-Canada et documentariste, Paul Émile commence à fouiller dans ses contacts et on lui parle d’une transsexuelle libanaise qui veut s’exiler pour ne plus subir les pressions d’une société conservatrice.