«Ensemble sur le bien-être social!» C’est ainsi que le chef créditiste Réal Caouette raillait un slogan de Pierre-Elliott Trudeau tournant autour du mot «ensemble», pendant la campagne électorale de 1972.
«Ensemble» est sans doute le slogan électoral le plus éculé chez nous comme dans la plupart des démocraties (d’ailleurs aussi dans la propagande des régimes communistes). Les gourous des communications doivent être unanimes: c’est le mot le plus rassembleur, positif et vague à souhait.
Cette année, le Nouveau Parti démocratique de Thomas Mulcair et le Parti libéral de Justin Trudeau nous en offrent des variations: «Ensemble pour le changement» (Mulcair ») et «Changer ensemble» (Trudeau). Nuance en anglais: «Ready For Change» (Mulcair) et «Real Change» (Trudeau)…
Comme on le voit, «changement» est évidemment aussi le mot-clé de tout parti d’opposition qui se respecte. Ce n’est pas original, mais ce sera effectivement le thème principal de la longue campagne que le premier ministre Stephen Harper vient de déclencher officiellement en vue du scrutin du 19 octobre: remplacer ou réélire le gouvernement conservateur.
Au pouvoir depuis 2006 et majoritaire depuis 2011, Harper mérite-t-il un nouveau mandat ou doit-il céder sa place à Mulcair ou Trudeau? A-t-il, comme le font valoir les Conservateurs, relativement bien mené la barque canadienne sur une mer mondiale houleuse, ou représente-t-il un obstacle à des progrès souhaitables et réalisables?