Et pourtant, M. Trudeau, nous sommes en 2015!
En nommant, la semaine dernière, un unilingue anglophone à la présidence du Sénat du Canada, le premier ministre Justin Trudeau envoie un message fort désolant aux francophones de partout au pays.
Près de 50 ans après l’adoption de la Loi sur les langues officielles (ironiquement, sous Trudeau père), la maîtrise du français n’est toujours pas considérée comme une compétence essentielle pour diriger les travaux de la chambre haute du Canada.
Je ne remets nullement en question l’expérience ni les nombreuses compétences du sénateur George Furey. Mais il lui manque une compétence fondamentale, celle de pouvoir communiquer dans les deux langues officielles de notre pays. Et le fait qu’il s’engage maintenant à poursuivre son apprentissage du français n’y change rien. M. Furey siège au Sénat depuis 16 ans, plus de temps qu’il ne faut pour apprendre une autre langue quand on y tient.
Le porte-parole du NPD en matière de langues officielles a lui aussi déploré la décision du premier ministre Trudeau. «On a été habitués à ce genre de choses sous les conservateurs, mais on s’attendait à mieux de la part des libéraux. Le bilinguisme est un élément clé du Canada qui doit se refléter dans nos institutions démocratiques. La personne qui dirige les débats, que ce soit dans une chambre ou dans l’autre, devrait être bilingue, ça va de soi.»