L’État islamique en Irak et en Syrie, qui a délogé al-Qaïda au palmarès de la cruauté, a réussi à instituer, avec son «califat», le théâtre d’une apocalypse prophétisée et fantasmée qui attire plusieurs jeunes Occidentaux déboussolés en mal d’aventures.
«Ce recrutement est un phénomène encore marginal au Canada», explique Stéphane Berthomet en entrevue à L’Express la semaine dernière.
De passage à Toronto promouvoir son nouveau livre La fabrique du Djihad, cet ancien policier français estime «qu’environ 200 jeunes Canadiens sont partis combattre aux côtés de l’ÉI», des enfants d’immigrants musulmans, mais aussi des Canadiens de souche comme Martin «Ahmad» Couture-Rouleau, qui a tué un soldat et a été abattu par la police à Saint-Jean-sur-Richelieu l’an dernier.
Stéphane Berthomet a oeuvré pendant plusieurs années au sein des services de sécurité en France, notamment à coordonner l’action des ministères et agences du gouvernement contre le terrorisme.
Il habite maintenant à Montréal (il a suivi sa «blonde»), où il a participé à la création de l’Observatoire sur la radicalisation et l’extrémisme violent (OSR). La fabrique du Djihad est son cinquième ouvrage.