«J’ai du plaisir à manier des mots et à raconter des histoires.» Robert Solé conjugue au pluriel sa passion pour l’écriture. Au Monde où il travaille depuis plus de 35 ans, il a successivement été correspondant à Rome, à Washington, avant de devenir rédacteur en chef du respecté quotidien français. Aujourd’hui ombudsman, chargé des relations avec les lecteurs, Robert Solé signe encore de sa plume des articles chaque semaine. Sa casquette de médiateur l’autorise à critiquer le journal lorsque ce der-nier déroge aux règles établies.
En fin de journée, M. Solé quitte les locaux du Monde, situés à Paris, rue Claude-Bernard, dans le Ve ar-ron-dissement. Il endosse alors une toute autre casquette qui lui permet de s’évader dans l’univers fascinant d’Alexandrie, du Caire, des pyramides millénaires et des couchers de soleil sur le Nil. Robert Solé est écrivain, romancier, auteur d’essais historiques. Dans ses ouvrages, il se fait le chroniqueur de l’Égypte ancienne et moderne.
Attentif au moindre détail, aux soubresauts de l’Histoire, il transmet au lecteur la mémoire de cette civilisation ancienne auréolée de gloire et de mystère. «Ce pays, qui était un amour d’enfance, est devenu par la suite un objet d’étu-de», note à ce propos l’écrivain français d’ori-gine égyptienne.
Au Monde, Robert Solé parcourt avec minutie plus de 1 000 lettres par mois. En retour, il publie une chronique hebdomadaire dans laquelle il fait écho aux réactions des lecteurs. Ce poste de médiateur permet d’offrir à M. Solé le luxe d’un temps retrouvé.
Travailleur acharné, l’homme avoue cependant un problème de gestion du temps. «J’ai toujours tendance à vouloir faire trop de choses. C’est pour cela que j’aime bien commencer tôt ma journée. Le manque de temps fait gagner du temps. Cependant, j’ai cette chance de pouvoir écrire entre deux portes», confesse-t-il.