Le commissariat aux langues officielles a ouvert une enquête sur la plainte d’un Ontarien qui n’a pas été servi en français lors d’un vol Montréal-Toronto la semaine dernière, rapporte Radio-Canada mercredi. Cette fois, ce n’est pas Air Canada qui est visée mais bien la compagnie aérienne Porter et l’aéroport Billy Bishop du centre-ville.
Louis Labrecque affirme qu’aucun agent de bord ne pouvait lui parler en français lorsqu’il a commandé un jus de pomme et qu’il a ensuite refusé de mettre son bagage sous le siège devant lui au moment de l’atterrissage en feignant de ne pas comprendre l’anglais: «On m’a pris par défaut pour un anglophone», explique-t-il.
Le Torontois, qui est traducteur de profession depuis 20 ans dans la métropole, précise qu’il s’est senti humilié lorsqu’il a été escorté hors de l’avion. Il se défend toutefois de jouer les casse-pieds, même s’il savait que Porter n’est pas soumise à la loi fédérale sur le bilinguisme.
«J’ai trente ans de mépris envers ma langue, je crois que je n’ai pas eu un seul vol où il n’y a pas eu d’incident, faut toujours se battre, faut toujours tordre des bras, j’aime pas être victime de discrimination, j’aime pas qu’on me fasse sentir que je suis un citoyen qui n’a pas les mêmes droits que la population», dit Louis Labrecque.
La compagnie Porter affirme que M. Labrecque était agressif et menaçant, mais que l’incident du 1er juillet n’a rien à voir avec le fait qu’il est francophone. Selon l’avionneur, il s’agissait plutôt de la sécurité des passagers et du personnel à bord de l’appareil. Son porte-parole, Brad Cicero, affirme qu’ «il est parfois impossible de faire venir un agent de bord francophone le jour d’un départ à Montréal, mais que la compagnie s’efforce d’embaucher des employés bilingues et qu’elle a présenté des excuses à M. Labrecque».