Un élevage de chèvres angoras dans l’Est de l’Ontario

La ferme Les Belles Bouclettes produit de la fibre mohair

Isabelle Perdigal et quelques-unes de ses chèvres. Photo: Roxanne Lormand, Agricom.
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Publié 26/07/2019 par Roxanne Lormand

Isabelle Perdigal et Jacques Morin sont les propriétaires d’une petite ferme caprine dans l’Est ontarien. La jeune entreprise Les Belles Bouclettes se spécialise dans la production de la fibre mohair à l’aide de ses chèvres angoras.

Originaires de France, Isabelle Perdigal et Jacques Morin sont arrivés au Canada en 2001. En 2006, ils ont repris une petite ferme laitière qui n’était plus en activité à Vankleek Hill (entre Hawkesbury et Alexandria).

Un rêve un peu fou

Un rêve un peu fou au début, mais avec un peu d’aménagement, ils ont pu accueillir des premiers locataires, des Alpagas, avant de bifurquer vers les chèvres angoras.

Ainsi sont officiellement nées, vers 2014, Les Belles Bouclettes. En ce moment, la ferme comporte quelques autres chèvres laitières et de boucherie, mais la propriétaire souhaite se concentrer sur les angoras.

Le troupeau a commencé avec six chèvres angoras qui venaient d’un ami qui voulait s’en départir. Ensuite, Jacques Morin et Isabelle Perdigal ont fait l’acquisition d’un bouc et d’autres bébés sont arrivés.

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Les éleveurs de chèvres angoras – une race rare – ne sont plus aussi nombreux qu’auparavant. Les Belles Bouclettes est considéré comme un éleveur de taille moyenne avec une quarantaine de chèvres. C’est pourquoi la propriétaire essaye d’enregistrer le plus de bêtes possible.

Des chèvres angoras de la ferme Les Belles Bouclettes. Photo: Roxanne Lormand, Agricom.

Tondues deux fois par années

«Ça a été une grosse mode au début des années 70 et 80, et après le prix du mohair a baissé, donc tout le monde a vendu leur troupeau», explique Isabelle Perdigal. Le faible nombre d’éleveurs rend d’autant plus difficile l’acquisition de nouvelles bêtes.

La chèvre angora est élevée pour son poil. La toison des chèvres angoras donne la fibre mohair, une laine ultra douce, lustrée, délicate et avec des propriétés thermiques avantageuses.

Les boucles des chèvres sont tondues deux fois par année chez les Belles Bouclettes. «C’est le seul animal en fait qu’on tond deux fois par an. Nous les tondons une fois fin mars et une fois fin septembre. Ça [les boucles] grandit d’un pouce par mois environ.»

La laine mohair des bébés angoras est d’ailleurs très recherchée puisqu’elle est très fine, douce et résistante.

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Naissances au printemps

«Pour la reproduction des chèvres angoras, c’est un peu plus tardif que les autres chèvres. Elles sont bonnes à reproduire à partir de l’âge de 2 ans seulement», raconte Isabelle Perdigal. En comparaison, une chèvre régulière peut être capable de se reproduire dès un an et même vers les 9 mois souvent.

La chèvre angora est une race très petite originaire de Turquie.

«On essaye de les faire accoupler vers la fin novembre pour qu’ils naissent au printemps 5 mois plus tard vers la fin avril.»

Ainsi, il est plus facile de gérer les naissances pour le couple et ils évitent les bébés durant la saison hivernale froide. Isabelle Perdigal souligne aussi qu’elle essaie toujours d’avoir les meilleurs parents pour les bébés en privilégiant les meilleures mamans avec les plus belles toisons.

L’été les chèvres sont au pâturage. L’hiver elles sont à l’intérieur et elles reçoivent du foin et de la moulée. «On donne toutefois aussi un peu de moulée en été pour les mamans qui allaitent.»

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Une chèvre angora de la ferme Les Belles Bouclettes. Photo: Roxanne Lormand, Agricom.

De la tonte à la laine

La fibre mohair exige beaucoup de travail. «Pour la tonte, on va dire que ça prend environ un mois, car il faut trier les toisons pour vérifier la qualité de la laine et enlever les éléments moins bons. Après les toisons doivent être envoyées pour filer et revenir en laine.»

Ce processus prend trois à quatre semaines selon les délais de livraison.

Par la suite, avec les cônes de laine reçus Isabelle doit les séparer en écheveau pour pouvoir les teindre selon les différentes couleurs souhaitées. «On les teint, les laisse sécher et on doit les rouler à nouveau en écheveau pour les mettre plus beau pour la vente.»

À la petite boutique, où les gens peuvent passer sur rendez-vous, différents produits sont offerts. Des pelotes toutes simples, des kits tout inclus avec des patrons et la laine requise, des vêtements, des savons à base de lait de chèvre et bien plus sont au menu!

Les Belles Bouclettes participe à environ une douzaine de salons et festivals par année pour se faire connaître. «D’août à la fin septembre et octobre c’est la grosse saison.»

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L’entreprise fait aussi de la vente en ligne. «Ce qui est difficile avec la laine, c’est que les gens doivent toucher», conclut Isabelle Perdigal.

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