Ubisoft investit Toronto

Un géant du jeu vidéo prend racine 
au Canada

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Publié 14/07/2009 par Guillaume Garcia

Après Montréal, Québec et Vancouver, voilà que la compagnie française de jeux vidéo pose ses valises à Toronto. Après deux ans de négociations, l’Ontario est parvenu à attirer dans son giron une entreprise des plus florissantes surfant sur des succès commerciaux comme Tom Clancy SplinterCell, Assassin Creed, ou encore le mondialement célèbre Rayman. Ubisoft promet un demi-millard de dollars d’investissement auxquels il faut ajouter les 263 millions $ que le gouvernement de l’Ontario va injecter afin de soutenir l’initiative.

Les plus jeunes en raffolent, les plus âgés ne comprennent pas pourquoi, je veux bien sûr parler des jeux vidéo. Pour une fois l’information ne sera pas l’annonce de la mort d’un adolescent qui s’est jeté par la fenêtre parce qu’il voulait voler comme son personnage, non, cette fois la nouvelle est économique, on parle ici d’argent, le nerf de la guerre. Et l’argent coule à flot dans le monde des Jeux vidéo, il s’écoule près de neuf jeux par seconde en Amérique du Nord.

Un environnement d’affaires compétitif

L’Ontario ne peut se targuer de pouvoir offrir très souvent de bonnes nouvelles ces temps-ci, alors l’accord signé entre Ubisoft, 3e éditeur mondial indépendant de jeux vidéo (hors Asie) et l’Ontario redonne le sourire au Premier ministre de l’Ontario Dalton McGuinty: «Dans notre monde, on peut emprunter des capitaux, copier de la technologie et acheter des ressources naturelles. Mais pour obtenir des salaires élevés et un haut niveau de vie, ce qu’il faut, c’est le talent.

En investissant dans Ubisoft, nous édifions l’économie de l’Ontario, celle d’aujourd’hui comme celle de demain» À la clé, la création de 800 emplois sur une période de 10 ans. Et pas des emplois précaires, rien que du bel ingénieur informatique, programmeur, designer, artiste, graphiste… Pour les recruter, Ubisoft compte sur l’offre universitaire et collégiale de Toronto qui forme de nombreux étudiants chaque année, comme le précise Yves Guillemot, président, directeur-général d’Ubisoft: «Toronto nous a séduit par son rayonnement, son dynamisme économique et par son effervescence culturelle. Nous nous réjouissons de pouvoir compter sur l’exceptionnel vivier de talents locaux qui nous permettra d’accélérer notre croissance et marquera l’industrie du jeu vidéo par la qualité de ses créations.

Toronto offre à Ubisoft un «environnement d’affaire compétitif», selon Cédric Orvoine, son directeur des communications. Elle possède le talent et les structures adjacentes, comme le cinéma, dont Ubisoft a besoin afin de poursuivre son extension.

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Un beau cocon pour les développeurs

«Nous sommes ravis de pouvoir tirer parti de l’extraordinaire expertise que la province de l’Ontario a développé au cours des années, a expliqué Yannis Mallat, il y a ici un énorme potentiel de croissance et un bassin de talents hautement qualifiés, tant dans les métiers du jeu vidéo que dans les métiers du film. Nous pourrons ainsi former des équipes talentueuses ayant un réel impact sur le développement de nos marques.»

Tout comme elle l’a fait à Montréal, la compagnie veut se trouver des locaux en plein centre-ville, pour être accessible en transports en commun et attirer les artistes et ingénieurs qui veulent rester en ville pout travailler.

Une attention tout particulière est accordée à l’environnement de travail des employés, qui doit être propice à la réflexion mais doit surtout pouvoir stimuler leur imagination et leur créativité. On peut faire le parallèle avec la mini-ville Google située en Californie, où les employés sont bichonnés, salle de sport, journée de travail personnelle, restaurant gastronomique…

Tout ça pour obtenir les idées les plus géniales une fois que les ingénieurs sont assis devant leur écran.

Une entreprise florissante

L’implantation avant fin 2009 d’Ubisoft à Toronto traduit aussi le véritable attrait que représente le Canada pour une compagnie de jeux vidéo. Ubisoft compte d’ores et déjà plus de 2300 développeurs à travers le pays.

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S’il on ajoute les quelques 800 postes qui devraient être créés à Toronto en 10 ans, sans compter le développement des autres studios déjà existants, l’éditeur français emploiera bientôt plus de 3000 personnes au Canada.

Et Ubisoft y met vraiment du sien. À Montréal, la compagnie a ouvert son propre campus (après que l’idée ait germé en 2003/2004), les programmes universitaires et collégiales n’étant pas adéquats à ce moment là.

Reste à savoir la nature du travail qui attend la centaine d’employés qu’Ubisoft prévoit d’embaucher d’ici la fin de l’année. À Montréal, les équipes développent les jeux de A à Z mais ce ne sera sûrement pas le cas à Toronto où les ingénieurs travailleront principalement des pans de projets sur lesquels Montréal est aussi présent. 250 personnes, découpées en une bonne vingtaine de spécialisation sont nécessaires pour créer un jeu complet, sur les grands titres de Ubisoft.

Et des grands titres, la marque créée en 1986 par les cinq frères Guillemot en a signé quelques-uns. Du légendaire Rayman, dans sa dernière version il rencontrait les lapins crétins, en passant par Prince of Persia, la simulation d’espionnage SplinterCell ou plus récemment la prouesse de réalisme Assassin Creed, Ubisoft est présent sur plusieurs terrains et plusieurs publics. Aujourd’hui, 17 de leur créations sont multimillionnaires.

La marque vient de faire l’acquisition d’Hybride Technologies, créateurs des effets visuels des films 300 et SinCity. Sans y mettre la main au feu, cela ressemble tout de même à une très bonne affaire pour l’Ontario et Toronto.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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