Trudeau donnera du fil à retordre à Harper, selon une analyste conservatrice

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Publié 23/04/2013 par François Bergeron

Justin Trudeau risque de donner du fil à retordre aux Conservateurs de Stephen Harper, et pourrait même leur ravir le pouvoir dès les prochaines élections en 2015.

C’est là l’avis de la journaliste Tasha Kheiriddin, analyste politique au National Post, souvent invitée à Radio-Canada et à TFO.

Mardi dernier, à la tribune du Club canadien de Toronto, Mme Kheiriddin a soutenu que les Conservateurs – qu’elle appuie généralement, étant d’ailleurs la coauteure du manifeste Rescuing Canada’s Right – Blueprint for a Conservative Revolution – ne réussiront sans doute pas à réaliser leur rêve de reléguer le Parti libéral au rang de tiers parti, et ainsi gouverner sans partage pendant plusieurs années encore.

Gouvernement majoritaire

Déjà, elle mise davantage sur Justin Trudeau que sur Thomas Mulcair pour offrir une opposition plus musclée à Stephen Harper, notant qu’une remontée du Bloc québécois mettrait en péril la moitié du caucus du NPD au Parlement, tandis qu’une remontée des Libéraux en Ontario et dans les Maritimes empêcherait les Conservateurs de décrocher une nouvelle majorité.

Un gouvernement minoritaire conservateur aurait par ailleurs plus de difficulté à gouverner, selon elle, qu’un gouvernement minoritaire libéral soutenu par le NPD.

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De plus, pour conserver le pouvoir, les Conservateurs doivent réconcilier en leur sein diverses factions, des traditionalistes pragmatiques aux socios-religieux, en passant par les libertariens et les monarchistes.

Elle-même trouve que «les Conservateurs ne sont pas souvent à la hauteur de leur nom», puisqu’ils cherchent plus souvent à déplacer les activités gouvernementales vers d’autres priorités que limiter la grosseur du gouvernement.

Tasha Kheiriddin se décrit volontiers comme une conservatrice «fiscale», c’est-à-dire en faveur d’une administration publique minimaliste, aussi peu interventionniste dans l’économie que dans la vie personnelle des gens.

Elle critique aussi la tendance du gouvernement actuel de fourrer trop de réformes disparates dans de gros projets omnibus, afin de limiter les débats au Parlement (et dans le grand public), ce à quoi nous avaient déshabitués les derniers gouvernements minoritaires.

Pipelines

Le sort du gouvernement de Stephen Harper dépend aussi de celui des pipelines Keystone XL (des champs pétrolifères albertains vers le sud des États-Unis) et Gateway (vers la côte ouest), tant la politique énergétique et les intérêts de l’Alberta sont au coeur de son action.

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«Keystone sera décidé par Obama bientôt et Gateway est presque mort», indique-t-elle, reconnaissant que si le Canada avait eu une meilleure réputation dans le dossier de la protection de l’environnement, on trouverait davantage d’appuis aux pipelines.

Bref, nous vivons en «des temps intéressants», dit-elle en paraphrasant Confucius, c’est-à-dire en des temps agités et troublés.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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