Femme lumineuse, Linda, 38 ans, séduit par son caractère énergique, sa ténacité inébranlable et son esprit d’avant-garde. Un portrait de femme-artiste en transition qui a soif de provoquer la vie autrement, en toute liberté, «d’avoir une marge de manœuvre, parce que je veux laisser mes propres empreintes», confie-t-elle lors de notre entretien au crépuscule d’une journée torride à Port-au-Prince, décembre dernier.
Linda Isabelle François danse depuis toujours, pour exprimer tout ce qu’elle ressent, au sein d’un environnement familial axé sur les arts. «Mais c’est en 1991 que ma nouvelle vie a commencé», détaille Linda. «J’avais 13 ans. En compagnie de ma sœur, j’ai rejoint l’Académie Artcho de Pétionville, une école spécialisée dans l’art de la danse. »
Artcho possède la troupe de danse Ayikodans fondée et dirigée par le réputé chorégraphe haïtien Jeanguy Saintus, auprès de laquelle Linda a reçu une puissante formation en ballet classique, danse contemporaine et ballroom dance.
Deux décennies de danse
La remarquable carrière artistique de Linda s’est enrichie au cœur d’Ayikodans durant 22 ans (1991-2013). Outre ses nombreuses performances de danseuse étoile dans son pays, en Europe et aux États-Unis, la jeune femme a exploré les multiples facettes de l’art de la danse comme professeur, répétitrice, chorégraphe et co-directrice artistique.
Un long chapitre de danse inédit où Linda s’est efforcée «de transmettre Haïti dans tout ce qu’on ne voit pas», définit-elle. «Car derrière les montages, il y a les montagnes», dit-on. Une splendeur de vie insoupçonnée, l’héritage méconnu d’un riche métissage culturel, source d’inspiration de l’éternelle créativité du peuple haïtien.