Le bilinguisme, un outil à double tranchant?… Heu, non, c’est un atout, on n’y trouve que des avantages, ce serait même bien d’être trilingue ou quadrilingue, ont affirmé la plupart des panélistes du 3e Forum annuel de la francophonie torontoise tenu sur ce thème le 23 mars au campus Glendon de l’Université York.
Quelques-uns des linguistes et sociologues invités ont toutefois cité des études montrant que chez bon nombre de francophones du Canada à l’extérieur du Québec, le bilinguisme a souvent mené à un usage plus fréquent de l’anglais et parfois à une disparition du français chez leurs enfants.
C’est ce qu’on appelle dans le jargon le bilinguisme «soustractif» – a.k.a. «l’assimilation» – en opposition au bilinguisme «additif» qui favorise notamment des anglophones pour qui l’apprentissage du français ne diminue en rien leur maîtrise de l’anglais.
Qu’à cela ne tienne, d’une table ronde à l’autre, les intervenants ont vanté les vertus du bilinguisme, tant officiel que personnel, souligné les progrès de la francophonie en Ontario et ailleurs depuis le choc des nationalismes québécois et canadiens dans toute la deuxième moitié du 20e siècle, certains imaginant même un avenir multiculturel où il serait de plus en plus utile de connaître le mandarin, l’arabe et le russe.
20% des Canadiens
C’est notamment la vision du prof Irvin Studin de l’Université de Toronto, juif ukrainien russophone né à Rome qui a grandi à Toronto, selon qui «il nous faut une stratégie nationale du bilinguisme qui prône aussi la compétence dans une troisième langue» pour faire face à la mondialisation.