Toronto-Vancouver en train: «Ça valait le coup!»

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Publié 26/05/2009 par Guillaume Garcia

Cela pourrait commencer par une question: Arrivée à la gare de Vancouver 86 heures et 42 minutes après être partie, d’où venait Anne-Aurore? De Toronto bien sûr! Cette jeune PVTiste française vient d’effectuer un voyage qui restera à coup sûr gravé dans sa mémoire. Après cinq provinces traversées, trois ours aperçus et 4466 kms de rails, Anne-Aurore Menier nous raconte son périple.

«J’ai eu l’idée du train quand j’étais déjà en France. Je comptais faire la moitié de mon PVT (Permis vacances travail) à Toronto et l’autre à Vancouver et prendre le train entre les deux.» Finalement, elle restera à Toronto tout au long de son PVT, mais elle n’oublie pas pour autant son idée originale.

«Une amie a fait le voyage en janvier et m’a dit que ça valait vraiment le coup, j’étais encore plus motivée», poursuit la jeune femme.

Mais pourquoi s’infliger une telle souffrance. Quatre jours – Anne-Aurore est partie mardi 5 au soir et arrivée à Vancouver samedi matin- sans pouvoir prendre une vraie douche, dormir à moitié assise et rester tant de temps dans un train? «Pour la paysage, pour traverser le Canada, pour dire j’ai vu le Canada d’Est en Ouest!» affirme tout sourire notre jeune aventurière.

Découvertes et expériences

Avant de venir au Canada, Anne-Aurore travaillait dans le tourisme, elle a pris un congé sabbatique d’un an et retrouvera prochainement son emploi. On comprend donc son goût de découvrir des endroits nouveaux et de vivre des expériences fortes. Pour autant, la motivation d’Anne-Aurore n’est pas sans faille et le fait de passer tout ce temps seule dans un train, assise, lui donnait un peu d’appréhension. «J’avais peur de m’embêter, finalement… je me suis un peu embêtée», s’amuse t-elle.

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Il faut dire que les activités ne sont pas nombreuses et le confort rudimentaire. «Tout est super cher sur place. Il y a la possibilité de manger matin, midi et soir mais il faut compter près de 30 $ pour les gros repas. Moi j’avais prévu pour 4 jours de nourriture. Il fallait des choses qui se conservent, des sandwiches des salades.»

Multiprise utile

Contrairement aux trains Toronto-Montréal par exemple, le Canadien, nom du train transcontinental, ne propose pas de prise de courant pour chaque siège, il faut se rendre à la cafétéria pour trouver quatre branchements. Chacun attend son tour pour recharger au choix, son ordinateur, sa caméra, son cellulaire…

Conseil, prenez une multiprise, vous ferez des heureux!

Pour continuer dans le confort, les places les moins chères pour faire ce voyage offrent un siège simple équipé de tablettes pour les jambes et d’un dossier qui se baisse. «Jusque Winnipeg, il y avait une dame à côté de moi, c’était difficile de dormir. Après, je levais les deux tablettes de pied pour faire une sorte de lit en me recroquevillant», explique l’apprentie-contorsionniste. Grandes tailles s’abstenir!

Mais au final elle ne regrette en rien son choix: «Je ne m’attendais pas à mieux, j’étais préparée psychologiquement.»

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Des lacs gelés en Ontario

Pour ce qui est du paysage, elle a en vu de toutes les couleurs et de toutes formes. Dans l’ordre, elle nous résume, de manière non-exhaustive, ce qu’elle en a retenu: «En Ontario, ce ne sont que des lacs et des forêts, c’est un peu vallonné, il y avait des lacs encore gelés! Tout l’Ontario, tu ne vois que des sapins. Au Manitoba, c’est là que commencent les prairies. Tu vois des étendues, des prairies à perte de vue, des vaches, des silos. C’est bien industrialisé.»

«La Saskatchewan, ce sont des prairies tout du long! L’Alberta, c’est là que beaucoup de gens s’arrêtent. C’est là aussi que commencent les rocheuses, le paysage change beaucoup. On a fait une halte à Jasper, j’ai visité la ville, c’est super mignon.»

Nos fameuses Rocheuses

«Après, c’est le point culminant du voyage. Tu es dans un petit train sur des petits rails au milieu des grandes montagnes. Tu es à quelques mètres des pentes. C’est là que j’ai vu des ours. J’en ai vu un assis sur les fesses, un autre qui mangeait à côté des rails et un autre un peu plus loin. Ils n’avaient même pas peur! La traversée dure toute la journée, tu vois des couleurs magnifiques. Le plus difficile dans ce voyage selon Anne-Aurore? «Dans les prairies, tu commences vraiment à en avoir marre. C’est le dernier jour qui est le plus beau, là tu te dis que ça valait vraiment le coup de le faire, mais jusque Edmonton c’est dur.»

Anne-Aurore repart bientôt en France et pourra dire qu’elle l’a fait, elle a traversé le Canada, les photos sont là pour le prouver, et sait aujourd’hui comment écrire Saskatchewan sans faire de fautes!

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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