Toronto à roulettes

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Publié 29/07/2008 par Guillaume Garcia

L’Amérique du Nord est «Le» continent de la glisse urbaine et Toronto ne fait pas exception à la règle. Promenez vous dans la rue et ouvrez vos yeux! Amusez- vous à compter le nombre de jeunes montés sur leur planche à roulettes, le nombre de personnes en rollers. Il y a un mois, le 26 juin, les conseillères municipales Sandra Bussin et Paula Fletcher participaient au lancement des travaux d’un nouveau parc de skate à la baie Ashbridges. La mairie prévoit que ce parc devienne une destination majeure du skateboard au Canada. Mais qu’en est t-il de la scène skate de Toronto? L’Express a usé ses roulettes pour vous le faire découvrir.

Un mardi, en fin d’après-midi, le parc à skate situé sur Bathurst et Dundas se remplit à vu d’oeil. Les plus jeunes ne s’arrêtent pas, comme si leur l’énergie se régénérait continuellement, et les plus anciens commencent gentiment à s’échauffer. Le style est différent, la maîtrise de soi plus importante avec l’expérience, on sent des années de pratique derrière eux. La caractéristique de la culture skate en Amérique du Nord se trouve peut-être ici, dans l’âge des pratiquants. Le nombre de personnes qui ont passé la trentaine et qui continuent à pratiquer un sport de glisse est impressionnant.

Ceux là roulent depuis parfois plus de 15 ans et font le constat suivant, si la scène skate a connu des hauts et des bas à Toronto, jamais elle ne s’est éteinte, il y a toujours eu des skateurs motivés. Des propos corroborés au niveau économique par Dave, du magasin d’équipements de skate Hammer skateboard: «Des fois, il y a des magasins qui ouvrent, puis qui ferment, c’est la vie. Ça dépend aussi des spots (lieux de pratique), si un parc à skate ferme, le magasin à côté ne vend plus.» Si vous vous rendez dans son magasin, sachez que Dave parle un français tout à fait correct même si au premier abord il va vous laisser parler anglais un bon moment avant de s’amuser «mais si tu veux je parle aussi français!»

Les parcs à skate

L’explication principale de l’ancrage du skate à Toronto réside dans le fait qu’il y ait de nombreux parcs à skate, que ce soit à Toronto même ou dans les environs. Ce qui n’est pas le cas de Montréal par exemple, où les skateurs attendent toujours une place dédiée à leur pratique. Toronto possède plusieurs parcs à skate mais le plus connu Shred Center, situé en plein centre ville, et qui possède un avantage incomparable, il est couvert! Et cela s’avère très utile durant l’hiver. Ouvert depuis 1998, il a remplacé l’ancien parc à skate Rampsterdam. Beaucoup de skateurs reconnus ont fait une halte au Shred’, comme disent les initiés.

Toronto possède plusieurs autres parcs à skate comme celui cité au début de l’article, situé de Bathurst et Dundas, qui n’est pas couvert mais qui réserve des installations et modules très performants. Autre temple de la glisse Torontoise, «les docks», surnom du parc à skate situé à Polson pier. Fermé pour cause de rénovation, il rouvrira bientôt et propose en hiver un espace pour pratiquer la planche à neige.

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Passage obligé, véritable icône du skate des années passées, le bowl du parc Leonard Linton reste pour les puristes le meilleur endroit pour pratiquer le skateboard. Mais la pratique n’est pas la même, elle se rapproche de ce que les pionniers faisaient dans les piscines vides de Californie. Pour ceux qui aiment prendre le temps de découvrir de nombreux parcs à skate, ou qui sont susceptibles de devoir conduire leurs rejetons, le grand Toronto recèle de nombreux «spots»: Oakville, Mississauga, Brampton possèdent tous, au moins, un parc à skate.

Les magasins

Pour continuer dans l’historique, les fins connaisseurs vous diront que le plus ancien magasin d’équipements de skate se trouve au 401 King street west. Hogtown existe depuis une bonne vingtaine d’années et a été le premier magasin à proposer du matériel skate et planche à neige. Parfois qualifié de «un peu cher», le magasin vaut le détour, vous y découvrirez, outre le matériel actuel, des pièces anciennes, dignes de musées. Toronto possède plusieurs autres magasins d’équipements de skate autre que Hammer et Hogtown. Vous pouvez jeter un oeil au magasin Adrift qui vient de se réinstaller dans de nouveaux locaux sur l’avenue Spadina, l’ambiance est très minimaliste mais un large choix de matériel est disponible. Vous pouvez aussi vous rendre sur la rue College au Flood, plus petit mais qui propose aussi une grande gamme d’équipements. Cette sélection, loin d’être exhaustive, devrait vous permettre de trouver tout ce dont vous avez besoin.

On ne pourrait pas conclure sans parler de la rue car c’est bien là que se trouve l’essence du skate, n’en déplaise aux propriétaires de bâtiments en marbre! Même si les «antiskate», sorte de petits rajouts sur les arêtes des bancs ou murets placés pour empêcher la pratique du skate, deviennent de rigueur, la rue proposera toujours des endroits libres, parfois abandonnés, où le skate pourra continuer. Dans tous les cas, demandez à un skateur ce dont il a besoin au minimum pour se faire plaisir et il y a de fortes chances qu’il réponde, comme ce fut le cas de ce père de famille croisé en ville pratiquant le skate avec son fils de 7 ans: «On a besoin de rien dans l’absolu.» Avant de rajouter: «À part de béton pour rouler, après c’est ton imagination qui fait le reste. Nous, on avait pas autant de parcs à skate, et on passait quand même toutes nos après-midi en ville.» Rien à rajouter.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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