Téléphone et télévision: le fédéral à la rescousse

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Publié 22/10/2013 par François Bergeron

Le gouvernement conservateur de Stephen Harper prend un virage «consommateur averti» dans son discours inaugurant, mercredi dernier, la nouvelle session parlementaire à Ottawa, ciblant particulièrement les usagers de téléphone et internet sans fil, ainsi que les abonnés de chaînes de télévision câblées.

Le gouvernement veut favoriser une plus grande concurrence dans le sans-fil «en réglant la question des frais d’itinérance sur les réseaux au Canada».

Au cours des derniers mois, Ottawa a piqué au vif nos Bell, Telus et Rogers en invitant le géant américain Verizon à entrer dans le marché canadien – invitation finalement déclinée – dans le but de faire baisser leurs frais que d’aucuns jugent exorbitants.

Les Conservateurs souhaitent aussi «donner aux Canadiens le choix quant aux chaînes de télévision qu’ils souhaitent obtenir en faisant en sorte qu’elles soient dégroupées». À l’heure actuelle, il est pratiquement impossible de s’abonner à ses chaînes de télé préférées sans payer également pour un bouquet d’autres chaînes.

Autre clin d’oeil aux consommateurs: le gouvernement veut aussi «régler la discrimination géographique par les prix», c’est-à-dire voir à ce que les mêmes marchandises coûtent à peu près la même chose dans toutes les régions du pays et même entre le Canada et les États-Unis.

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Scandales

Le chef de l’opposition officielle, Thomas Mulcair, dénonce ce plagiat de certaines politiques du NPD en matière de protection du consommateur pour, selon lui, «faire oublier les scandales» d’éthique (sénateurs dépensiers ou pratiques électorales frauduleuses).

Même son de cloche du côté des Libéraux de Justin Trudeau: on estime que les Canadiens veulent «un gouvernement ouvert et honnête», mais que les Conservateurs leur offrent surtout, jusqu’à maintenant, «une culture du secret, du cynisme et des scandales endémiques».

Budget équilibré

Le Discours du Trône reprend évidemment les thèmes chers au premier ministre Harper: priorité à la création d’emplois, à l’équilibre budgétaire (d’ici 2015) et à la sécurité de nos rues.

On promet notamment de continuer de réduire le rapport de la dette au PIB, de réduire le coût de l’État fédéral pour maintenir un faible taux d’imposition, et d’accroître les échanges commerciaux avec l’Europe, l’Asie et les Amériques.

Le Canada vient d’ailleurs de conclure avec l’Union européenne un important traité de libre-échange, qui prendra cependant encore plusieurs mois à ratifier.

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Nouveauté sous la rubrique juridique et signe des temps: on propose de lutter contre la cyberintimidation.

Pour la nième fois, le gouvernement annonce un nouveau modèle de sélection des immigrants «fondé sur les compétences dont les employeurs canadiens ont besoin».

On promet d’ailleurs de limiter la portée du programme de travailleurs temporaires étrangers afin de s’assurer que les Canadiens aient bel et bien accès à tous les emplois disponibles.

Le mouvement syndical reste sceptique face aux priorités des Conservateurs. «Des changements progressifs aux règlements pour protéger les consommateurs ne veulent rien dire si vous n’avez pas un bon emploi et une sécurité décente», fait valoir Jerry Dias, le président d’Unifor, la plus grosse centrale syndicale au pays, pour qui le libre-échange représente aussi une «distraction».

Patriotisme

Par ailleurs, la main sur le coeur et l’oeil tourné vers le drapeau (l’unifolié ou l’ancien étendard colonial avec le Union Jack?), le gouvernement Harper promet de souligner en grande la Confédération du Canada, «au moment où nous approchons de cet important 150e anniversaire» en 2017.

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«Notre travail sera guidé par nos valeurs», lit-on sur le site Internet du Parti conservateur: «un faible fardeau fiscal, un petit gouvernement, un secteur privé florissant qui crée des emplois pour les Canadiens, la protection de nos communautés contre les criminels et les revendeurs de drogues, et la conviction que le Canada est le meilleur pays du monde.»

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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