Taxage et médisance en milieu scolaire: haro sur la cyberintimidation

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Publié 12/10/2010 par Annik Chalifour

À l’ère où l’on discute de l’intégration possible des nouveaux médias sociaux aux curriculums des programmes scolaires, il faut à la fois se pencher sur la prévention des abus liés à l’utilisation malsaine d’outils informatiques à l’école. L’équipe de la réussite de l’école secondaire Étienne-Brûlé du Conseil scolaire de district Centre-Sud-Ouest a organisé, mercredi 6 octobre, une «journée contre l’intimidation» dans le but de sensibiliser les élèves de la 7e à la 12e année à cette problématique.

«Un jeune sur trois est victime d’une forme d’intimidation à l’école en Ontario. Dans 85% des cas, les intimidations sont commises devant témoin. La cyberintimidation est celle parmi les plus pratiquées», de déclarer Lana Lukosevicius, travailleuse sociale auprès des écoles du Conseil public.

Mme Lukosevicius était l’animatrice de sessions d’information offertes aux élèves mercredi dernier, ayant pour objectif de sensibiliser les jeunes aux différentes formes d’intimidation dont, entre autres, la menace verbale, la violence physique, le harcèlement sexuel et la cyberintimidation ainsi qu’à l’importance de rapporter les faits reliés à des actes d’intimidation lorsque l’on en est témoin.

Témoignage vs représailles

«En étant témoin d’une intimidation sans la rapporter, vous en devenez responsable, au même titre que l’intimidateur», a commenté la travailleuse sociale en s’adressant au jeune auditoire.

Pourtant bien des jeunes préfèrent garder le silence suite aux intimidations dont ils sont témoins, souvent par peur de représailles à leur égard. «Cette attitude ne peut qu’empirer la situation», d’ajouter l’animatrice, tout en échangeant certains conseils avec les jeunes.

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«Si on est témoin d’une intimidation à l’école, ce n’est pas correct de rester pour regarder puis d’ignorer le taxeur par la suite.»

«On peut demander de l’aide auprès d’un adulte qui peut aider comme le travailleur social de l’école; parler à l’élève qui intimide l’autre en le regardant droit dans les yeux et lui dire que l’on n’aime pas ce qu’il fait; appeler la ligne de soutien Jeunesse J’écoute (1-800-668-6868).»

La prévention du taxage à l’école est l’affaire de toute la communauté d’école. Il s’agit d’une responsabilité collective «où chacun de nous, élève ou intervenant, est responsable d’alerter pour le bien-être de tous».

La plus dangereuse

La cyberintimidation fait partie des intimidations sociales ou environnementales. «Ces intimidations consistent, par exemple, à répandre des rumeurs malveillantes à propos d’un élève à travers l’utilisation de messages textuels, vidéos, blogues, photos numériques, sites web et courriels», a détaillé l’intervenante Lana Lukosevicius.

Il s’agit de la plus dangereuse forme d’intimidation, parce qu’elle peut détruire la réputation et la dignité d’une personne à l’infini. «Les conséquences de telles intimidations sur l’intimidé sont énormes et peuvent même aller jusqu’à le mener au suicide.»

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L’intimidation et le taxage visent à ridiculiser, blesser et humilier l’autre de façon répétée. L’intimidateur ou l’agresseur est une personne qui aime avoir un sentiment de contrôle par rapport aux autres.

«Le jeune qui éprouve ce besoin d’exercer un pouvoir malsain, est issu la plupart du temps d’un milieu familial troublé ou a été lui-même victime d’intimidation», a fait remarquer la travailleuse sociale.

«Il est impératif d’intervenir le plus tôt possible auprès des jeunes taxeurs, qui risquent de devenir des criminels au cours de leur vie d’adulte, de souffrir de blessures graves causées par des actes de violence répétée et de problèmes sérieux de santé mentale.»

Arts martiaux

La journée contre l’intimidation fut un succès grâce à l’expertise des personnes-ressources invitées dont, entre autres, l’entraîneur en arts martiaux et enseignant Derek Marshall, du Conseil scolaire public anglophone.

La journée a débuté par la présentation d’un spectacle exécuté par un groupe d’élèves sous la supervision de M. Marshall, illustrant l’histoire des arts martiaux à travers une impressionnante prestation de danses acrobatiques.

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Ces jeunes sont la preuve vivante des qualités exceptionnelles acquises à travers la pratique de l’art martial: la souplesse, la force physique, l’endurance et la discipline.

«À l’origine, l’art martial était une technique de combat qui, au fil du temps, est devenu un outil de mise en forme tout en faisant également le lien avec la musique et la danse que les jeunes adorent!», de souligner M. Marshall.

Une série d’activités éducatives ont été proposées aux élèves dont une session d’information avec des policiers de la Ville de Toronto, un atelier animé par Jean Marie Munoko du Programme d’intégration dans les écoles francophones du Centre francophone pour n’en citer que quelques-uns.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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