Symposium de l’IEPO sur l’accès aux études postsecondaires

Fidéliser les francophones

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Publié 26/10/2010 par Annik Chalifour

Un symposium sur l’accès des francophones aux études postsecondaires en Ontario a eu lieu vendredi, 22 octobre, à l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario (IEPO) de l’Université de Toronto, faisant suite à l’étude sur ce sujet effectuée par le Centre de recherches en éducation franco-ontarienne. L’Express a d’ailleurs publié en septembre 2009 un article sur cette étude réalisée par Normand Labrie, vice-doyen à la recherche et aux études supérieures, professeur titulaire à l’IEPO et Sylvie Lamoureux, professeure adjointe à l’Institut des langues officielles et du bilinguisme à l’Université d’Ottawa.

Plus de 150 membres des milieux collégiaux et universitaires, des conseils scolaires, du gouvernement et du secteur communautaire ont participé à l’événement, dont les représentants d’établissements postsecondaires incluant, entre autres, le Collège Boréal, La Cité collégiale, le Collège universitaire Glendon et l’Université d’Ottawa.

Le Collège Boréal et le Collège universitaire Glendon sont les deux seuls établissements à offrir des programmes d’études postsecondaires à temps complet en français à Toronto. Par ailleurs, La Cité collégiale offre trois nouveaux programmes de formation dans la Ville Reine à temps partiel et à distance depuis septembre 2010.

«Le sud de la province regroupe plus du tiers des francophones de l’Ontario et représente la seule région où la présence francophone continue de progresser de façon constante», a rappelé Kenneth McRoberts, principal de Glendon.

Toronto prioritaire

Cette année, le campus torontois de Boréal connaît une hausse de 25% de ses effectifs. Une grande partie de la clientèle regroupe des étudiants adultes dont plus de 80% sont issus d’une immigration récente.

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«Le Collège Boréal de Toronto, constitué de deux campus situés sur les rues Carlaw et College, fait partie de nos plus importantes priorités. Nous sommes à la recherche d’un campus central à Toronto, idéalement au centre-ville et facile d’accès via le transport en commun», de préciser Daniel Giroux, vice-président à l’enseignement de Boréal.

Par ailleurs, l’institution se démarque par l’offre de services stratégiques qui attirent de plus en plus d’étudiants dont l’aide à l’employabilité, l’aide à l’immigration touchant notamment l’équivalence des diplômes et la reconnaissance des crédits ainsi que la formation aux adultes.

Loyauté des parents

M. Giroux a réitéré qu’encore «50 à 90% des élèves francophones du secondaire en Ontario, choisissent de poursuivre leurs études postsecondaires en anglais.» Le conférencier a fait référence à l’influence des parents et des conseillers en orientation au secondaire: «les établissements anglophones jouissent d’une relation de loyauté des parents de longue date: une influence importante sur les choix des programmes dont nous devons tenir compte.»

«Il faut se rappeler que Boréal a déjà et seulement 15 ans d’existence, alors que 22 collèges anglophones existent en Ontario depuis plus de 40 ans.»

«Ceci dit, le Collège Boréal est présent dans 29 communautés à travers la province et offre 65 programmes d’étude, dont 14 de métiers.»

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Liens privilégiés avec les industries

«Les établissements anglophones ont développé des liens importants avec les milieux industriels depuis nombre d’années: leurs programmes dans les secteurs des métiers en ont grandement bénéficié.»

M. Giroux a également souligné «qu’il n’y a aucune représentation du palier collégial francophone auprès de l’Ordre des métiers au niveau provincial: une situation à laquelle il faut remédier.»

«Par ailleurs, encore faut-il démystifier les études de métiers; faire comprendre que ces domaines sont en demande, mènent à l’acquisition de connaissances approfondies en matière de technologie et offrent des salaires élevés.»

Leadership bilingue

«C’est au cours des années 60 que nous avons découvert que le pays était bilingue!’’ de déclarer avec humour Kenneth McRoberts, principal de Glendon. C’est en s’inspirant du bilinguisme canadien que le campus Glendon de l’Université York, fondé en 1966, a développé sa vision de leadership au sein de la vie publique au Canada en formant des leaders bilingues.

L’établissement est devenu entièrement bilingue incluant l’ensemble de son personnel; tous ses services sont offerts en anglais et français.

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Un nombre record de 2600 étudiants sont présentement inscrits aux programmes de Glendon incluant 22 baccalauréats, 7 certificats, trois maîtrises et un doctorat.

Rappelons que Glendon bénéficiera bientôt d’un nouveau Centre d’excellence dont la construction est rendue possible grâce à une subvention de 20 millions $ du gouvernement ontarien.

Humanités vs sciences

Bien que les programmes de Glendon principalement axés sur les sciences humaines soient remarquables, le principal reconnaît qu’un des défis importants de l’institution réside dans le manque de champs
d’études offerts dans les domaines
scientifiques.

En résulte, par exemple, que l’étudiant franco-torontois désirant poursuivre ses études en sciences à Toronto doit le faire en anglais ou se voit obligé d’aller étudier en français ailleurs en Ontario ou dans une autre province; dans certains cas, certains étudiants modifient même leur choix d’études pour rester à Toronto.

«L’un de nos objectifs principaux est d’élargir nos programmes dans les domaines scientifiques notamment liés à la santé, à la communication et au commerce.»

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Formations à distance

La Cité collégiale, premier collège francophone en Ontario fondé il y a 20 ans et dont le siège est situé dans la région d’Ottawa, offre trois nouveaux programmes de formation à Toronto et à distance depuis septembre 2010: «Gestion de projets» offerte par webdiffusion en mode synchrone avec la salle de classe; «Gestion d’événements» offerte en personne au Collège Glendon à temps partiel; «Vente et représentation» offerte par webdiffusion en mode synchrone avec la salle de classe.

Selon la présidente de La Cité collégiale, Lise Bourgeois: «La survie du postsecondaire passe par la collaboration entre institutions académiques en Ontario.» Depuis mai 2009, La Cité collégiale jouit d’un nouveau Bureau d’affaires basé à Toronto.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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