Sylvie Bouchard et David Danzon mènent la danse des couples

À deux, c’est mieux! de la compagnie CORPUS

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Publié 02/05/2006 par Marta Dolecki

Mieux vaut être deux pour pouvoir mener la danse. Sylvie Bouchard et David Danzon, les deux cerveaux derrière la compagnie de danse CORPUS, en sont une preuve vivante. Duo dynamique à la scène comme à la ville, ils se sont fait remarquer par le biais de spectacles originaux allant puiser leurs racines dans le théâtre de rue. Ces mêmes prestations leur ont valu plusieurs récompenses, dont la médaille d’or aux IVe Jeux de la Francophonie en 2001.

S’en sont suivies d’autres représentations, cette fois, dans les salles de théâtre, qui ont été en général bien accueillies par la critique. Mais CORPUS, c’est avant tout une compagnie éclectique qui mêle théâtre physique et danse contemporaine, le tout saupoudré de farce et de mime. Et surtout, dans le milieu de la danse, un art souvent fait de rigueur, CORPUS sait ne pas trop se prendre au sérieux. L’humour et le comique de situation se retrouvent d’ailleurs au cœur de leur nouveau spectacle intitulé À deux, c’est mieux!

Un titre à vocation prophétique. À deux, c’est mieux, forcément. David Danzon et Sylvie Bouchard en ont fait le constat dans la vie de tous les jours. Depuis la création de CORPUS, ils s’épaulent sur différentes productions. Lui s’occupe de la mise en scène, elle, de la chorégraphie.

Après Nuit blanche en 2002, une pièce interprétée en compagnie de six danseurs, il leur semblait naturel de revenir aux sources. «Dans ce contexte, l’idée de faire un spectacle sur le couple nous est venue assez rapidement», raconte David Danzon, co-directeur artistique de la compagnie, basée à Toronto.

Mais attention, il ne s’agit pas de n’importe quel(s) couple(s). D’Adam et Ève à Roméo et Juliette en passant par un univers plus rock’n roll, Nancy et Sid Vicious des Sex Pistols, À deux, c’est mieux! plonge le spectateur dans le tourbillon des passions qui ont agité les grands couples de l’histoire.

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Bonnie et Clyde, Tristan et Iseut, César et Cléopâtre: les danseurs Sylvie Bouchard et William Young incarnent pas moins de 15 couples légendaires qui ont traversé les siècles. «Chacun de ces amoureux représente un idéal différent, explique David Danzon. Cependant, ces couples ont en commun de vivre des histoires sans compromis. Ils sont tous, d’une façon ou d’une autre, à la recherche d’un idéal amoureux. Souvent, leurs histoires se terminent de façon tragique, soit par un assassinat, la mort ou une quelconque déchirure. Dans tous les cas, ils entretiennent des rapports très fusionnels à tel point que, même s’ils sont deux, ils ne forment plus qu’un.»

Sur les planches, l’espace scénique, reconverti en maison de poupée, offre un terrain de jeu propice aux allées et venues des différents personnages. Pour Barbie et Ken, deux célébrités en plastique ressuscitées le temps d’une vignette, ce même dispositif scénique est plus que familier. Il l’est également pour les héros du conte classique, la Belle et la Bête. Dans une tentative de mêler le mythe à la culture de masse, ces couples d’amoureux en profiteront eux aussi pour investir la scène.

À chaque nouveau spectacle, David Danzon avoue qu’il ne cherche pas à suivre une recette particulière qui réactiverait automatiquement les rouages de la danse, du théâtre physique ou encore du comique de situation. Lui et Sylvie Bouchard fonctionnent davantage à l’instinct, à partir d’une idée, d’un thème et ne pensent pas à couler leurs spectacles dans un moule particulier.

On les a souvent décrits comme une compagnie de «théâtre physique». L’expression fait sourire David Danzon. «Les journalistes aiment bien classifier les artistes, les mettre dans des cases en les associant à un genre particulier, remarque-t-il à ce propos. Souvent, ils ont un peu de mal à nous définir. Notre style est influencé par beaucoup de choses. On ne se donne pas vraiment de restrictions. Ce qu’on essaie de faire, c’est de rester ouverts à différents modes d’expressions.»

Fondée en 1997, CORPUS se distingue d’autres compagnies locales par son approche multidisciplinaire de la danse. «On s’est cherchés l’un l’autre sans le savoir», se souvient David Danzon à propos de sa rencontre avec la danseuse montréalaise Sylvie Bouchard. «Sylvie avait envie de travailler sur la danse avec une approche théâtrale et n’avait pas les outils pour le faire. Moi, j’avais toujours été intéressé par une approche physique du théâtre», fait-il valoir.

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Diplômé en théâtre de l’Université York, David Danzon a travaillé pour la télévision, le cinéma, le théâtre et la danse. Français d’origine, il vit au Canada depuis plus de 20 ans. Originaire de Montréal, Sylvie Bouchard a étudié la danse classique et contemporaine. À Toronto, elle a dansé avec les compagnies Dancemakers, Toronto Dance Theatre et Kaeja d’Dance.

Quand Sylvie Bouchard et David Danzon ont décidé d’allier leurs forces, CORPUS a rapidement pris son envol. Forte de plusieurs nominations aux Prix Dora Mavor Moore, la compagnie connaît depuis de beaux jours et jouit d’une solide réputation dans le paysage de la danse torontoise. Comme quoi, à deux, c’est vraiment mieux!

À deux, c’est mieux! Du 4 au 6 mai prochain au Harbourfront Centre (231 Queens Quay Ouest), billets: 25$, 16 $ pour les étudiants. Pour plus d’informations: 416-973-4000.

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