Summerlicious

Il faut redonner ses lettres de noblesse à la cuisine française

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Publié 13/07/2010 par Guillaume Garcia

Le Toronto Summerlicious a commencé samedi 9 juillet et se poursuit jusqu’au 25 juillet. 150 restaurants choisis par la ville proposeront des menus à prix fixes. Nous en avons choisi deux parmi la longue liste. Pour 25 $ à midi et 45 $ le soir (par personne), vous pouvez vous inviter à la table de chefs de renom comme Didier Leroy (Didier), ou dans le décor tamisé du restaurant Alizée de Mariam.

Pour la deuxième année, le restaurant Didier (St Clair et Yonge) fait partie des établissements sélectionnés par la ville de Toronto pour faire le Summerlicious.

Didier, chef français arrivé au Canada voilà plus de vingt ans, voit dans cette opportunité la possibilité d’attirer de nouveaux clients une manière de les éduquer à la cuisine française.

«Les premiers Français qui sont arrivés là ont ouvert des bistros français et ont servi des steaks et des frites en faisant passer ça pour de la cuisine française. Quand les gens pensent cuisine française, ils pensent gras, cher et petite portion. En plus, le mot bistro n’est même pas français, ça vient du russe et ça veut dire «vite» (cette explication est réfutée par beaucoup de spécialistes linguistiques)», explique le cuisinier avec un bagout hors du commun!

S’il regrette que la bouffe française n’ait pas assez de support à Toronto et soit loin derrière la cuisine italienne ou asiatique, il ne désespère pas de convaincre ses clients d’apprendre à aimer sa cuisine. «La cuisine française n’arrive qu’en 5e ou 6e position à Toronto. Mais de toute façon, il y a trop de restos à Toronto, il y en a 9000 pour 3 millions d’habitants. Y’en a plus qui ferment qu’il y en a qui ouvrent», développe celui qui a fait une entrée distinguée dans l’Association des Maîtres cuisiniers de France.

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Atypique, Didier Leroy brise les clichés sur les cuisiniers un à un. «Un cuisinier, ça cuisine, mais c’est pas son métier. Son métier c’est de transformer les produits des fermiers pour laisser savoir aux gens ce qui existe chez eux.»

Et de s’amuser un peu sur les prix du Summerlicious: «il faut y être, mais à 25 $ le lunch je fais pas d’argent. 45 $ le soir, les gens vont venir, mais faut qu’ils regardent, on fait des prix à 50 $ toute l’année…»
Si vous allez manger là-bas, demandez à discuter avec le chef, ça vaut le détour autant que sa bouffe!

Alizé se situe un bloc au nord de Yonge et Églinton et fêtait ses 10 ans cette année. Pour sa sixième participation au Summerlicious, Mariam, la patronne, est très excitée à l’idée de faire découvrir sa cuisine à tout Toronto. Savant mélange de cuisines italienne et française, ses plats attirent plus de clients que le restaurant peut en accueillir et se voit obliger d’en refuser plusieurs dizaines chaque jour. «Participer au Summerlicious c’est comme recevoir une médaille pour nous.

Pour la liste complète des restaurants, les adresses et les menus: summerlicious

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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