Sous les pavés de la ville: le PATH

Torontopath.com, un nouvel outil pour les utilisateurs du réseau souterrain de Toronto

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Publié 27/04/2010 par Guillaume Garcia

Une ville sous la ville. Ceux qui empruntent le PATH de Toronto pour rejoindre leur bureau, aller déjeuner ou simplement éviter le froid de l’hiver doivent être armés d’un bon sens de l’orientation! Si les boutiques ne manquent pas, les indications directionnelles, elles, ne sont pas nombreuses. Pour pallier à cette situation, le site Torontopath.com a été remanié et fournit désormais un annuaire de toutes les boutiques, des cartes du PATH et veut créer une communauté d’utilisateurs du PATH.

Les Torontois ne s’en cachent pas, le PATH, dédale de couloirs et d’intersections, est un véritable cauchemar pour se repérer.

Record Guiness du plus grand centre commercial souterrain du monde, propriété privée des édifices qui sont en surface, les couloirs du PATH ne bénéficient d’aucune coordination en ce qui concerne la signalisation. Parcourir la trentaine de 30 km du PATH sans se perdre relève de l’exploit. C’est pourquoi nous avons fait appel à Véronica Slater qui a travaillé à la création du nouveau Torontopath.com; les recoins de ce grand labyrinthe n’ont plus de secrets pour cette jeune femme dynamique.

Lors de la visite, elle salue les commerçants, qui la reconnaissent. Ils voient en elle, et dans le site Internet, une fenêtre vers l’extérieur, vers tous ces gens qui ne s’aventurent dans le PATH que pour «aller de A à B et peut-être à C».

Comme une ville sous la ville, le PATH propose toutes sortes de commerces: restaurants, cafés, boutiques de vêtements, fleuristes… Beaucoup sont tenus par des propriétaires individuels qui ont appris à connaître la clientèle du PATH.

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Véronica Slater nous présente Grégory Baker, manager dans une boulangerie (ça ne s’invente pas). Depuis plus d’un an, il gère une franchise de Michel’s Baguette et se réjouit de pouvoir compter sur des clients réguliers.

«Près de 45% de ma clientèle est régulière», nous dit-il.
Particularité du PATH, saison creuse et saison pleine fonctionnent à l’inverse d’un commerce normal. L’hiver, les gens ont froid et apprécient un café bien au chaud et lorsque l’été arrive, c’est la saison creuse qui commence. Grégory nous le confirme, avec le soleil, les clients remontent en surface pour s’asseoir en terrasse. «Ah, un patio avec du soleil», lâche Grégory. C’est bien la seule chose qui lui manque!

Au moins, il ne doit pas travailler la fin de semaine comme tous les autres commerces. Parce que le PATH inspire et expire avec les horaires des travailleurs. «Quand tout le monde est parti, tu peux jeter une boule de bowling sans toucher personne!», raconte le souriant manager.

Des petits commerces

Le PATH recèle des perles. Des petites boutiques dont on ne soupçonnerait pas l’existence. Raindrop en est un bon exemple. Situé sous le Fairmont Royal York, le petit magasin est tenu par Bobby. Derrière son comptoir, elle conseille les clients qui viennent acheter tout ce qui permet de se protéger de la pluie. Sur ces étagères, plus de 700 modèles de parapluies, des bottes, des imperméables, des chapeaux…

Véronica est ravie de montrer et faire découvrir ce joyau. «C’est le magasin le plus optimiste. On ne maîtrise pas la météo donc autant profiter de son parapluie ou de son imper», dit-elle amusée.

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Le «must have» du moment dans sa petite boutique? Un parapluie qui, une fois ouvert, dévoile l’inscription «Merde il pleut!». Exposés sur la rue Front dans une petite vitrine de l’hôtel Fairmont, les parapluies ont fait fureur il y a quelques semaines au point que Bobby s’est retrouvée en rupture de stock!

En plus de ses clients habituels, la propriétaire livre aux quatre coins du monde, des produits repérés par des clients sur le site Internet de la boutique. Parmi les plus beaux objets en vente se trouvent plusieurs modèles de parapluies travaillés à la main, créations magnifiques d’artisans pointilleux sur la qualité de leur marchandise.

Créer une communauté

Sur le chemin du retour, Véronica explique que l’objectif du site Internet Torontopath.com, outre l’annuaire des boutiques et les cartes – un service de localisation sur téléphone portable doit voir le jour bientôt – est de mettre sur pied une communauté d’utilisateurs du PATH.

«On met quotidiennement des annonces de boutiques pour des rabais ou de restaurants pour des promotions sur les repas». Les membres du site peuvent alors se rencontrer dans le même café, on voit bien là le potentiel du projet, donner vie au PATH et en faire plus qu’une extension de son lieu de travail.

Des milliers de membres ont rejoint le site Internet depuis son lancement la semaine passée, preuve, s’il en fallait une, qu’organiser et simplifier l’utilisation du PATH est devenu une nécessité.

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La réussite de Torontopath.com se dévoilera avec le temps mais l’on peut déjà affirmer que l’idée fait des émules et attire les clients et utilisateurs du PATH qui ont enfin un endroit pour trouver en un clic tous les renseignements dont ils ont besoin.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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