Six entités de planification pour les services de santé en français: promesse tenue

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Publié 20/12/2010 par Annik Chalifour

Deb Matthews, ministre de la Santé et des Soins de longue durée (MSSLD) et Madeleine Meilleur, ministre déléguée aux Affaires francophones et ministre des Services sociaux et communautaires, ont convié les représentants d’organismes de services de santé francophones de partout dans la province, à célébrer l’annonce de la création de quatre nouvelles entités de planification pour les services de santé en français, mercredi 15 décembre, à Queen’s Park. Ces entités visent les régions Érié St-Clair/Sud-Ouest; Waterloo, Wellington, Hamilton et Niagara; Toronto Centre, Centre Ouest et Mississauga Halton; Centre-Sud-Ouest. Elles s’ajoutent à celles des régions Champlain Sud-Est et du Nord, créées en juin dernier.

«La mission des entités de planification est vitale pour l’avenir des services de santé en français en Ontario, parce que vous allez prendre des décisions qui auront un impact sur la santé des personnes.

Votre mission touche aussi à la santé d’une communauté et d’un peuple qui cherche à consolider sa place au sein de la majorité», a déclaré la ministre Meilleur.

«Nous, les francophones, avons réclamé un rôle de planification et une responsabilité accrue dans la détermination et la prestation des soins de santé en français.

Certes, nous l’avons fait pour améliorer la santé de nos concitoyens francophones, mais aussi parce que nous sommes conscients de l’importance de raffermir notre sentiment d’identité», a affirmé Mme Meilleur.

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Rétrospective en vrac

Rappelons qu’en 2006, le MSSLD a divisé la province en 14 Réseaux locaux d’intégration des services de santé (RLISS): on a estimé que les personnes au niveau local étaient davantage en mesure de planifier, financer et d’intégrer les services de santé dans leurs propres collectivités. Depuis avril 2007, les RLISS assument l’entière responsabilité des services de santé dans leurs collectivités.

On se souviendra qu’en septembre 2008, le MSSLD de l’Ontario a prévu des comités consultatifs alors que la communauté francophone attendait des entités de planification promises.

Dans son rapport spécial sur les services en santé en français, déposé en mai 2009, François Boileau, commissaire aux services en français, a recommandé de modifier le projet de règlement de 2008 et prévoir de «réelles entités de planification de services de santé en français, pour chacun des RLISS».

Au rapport du commissaire, se sont ajoutées les recommandations de Charles Beer, à qui le MSSLD avait confié la tâche de facilitateur auprès d’un groupe de travail comptant des représentants de la communauté francophone, des RLISS et du gouvernement.

Avec la création des six entités de planification, les RLISS ont désormais l’obligation d’impliquer celles-ci au cœur des enjeux en matière de santé pour les francophones, et ce, entre autres, par l’entremise de méthodes axées sur la participation de la communauté francophone locale.

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Négociation incontournable

Les RLISS et lesdites entités seront donc appelés à travailler ensemble pour élaborer des stratégies efficaces visant l’amélioration de l’intégration, l’accessibilité et l’accès aux services de santé en français au sein du système de santé local.

Ceci suppose également l’identification et la désignation de fournisseurs de services de santé pour la prestation de services de santé en français pertinents.

Les promoteurs de programmes de santé et représentants d’organismes locaux présents à la célébration de mercredi, oeuvrant d’arrache-pied depuis nombre d’années pour faire avancer la cause de l’accès aux services de santé de qualité en français, se sont réjouis de cette nouvelle percée en faveur des populations francophones locales.

Mais le défi reste de taille! Car la collaboration avec les RLISS ne saurait se concrétiser sans efforts de négociation entre ceux-ci et les entités de planification, quant au développement et à l’instauration des services locaux de santé en français.

Par ailleurs, les membres des entités devront aussi travailler à mettre en place une relève, qui, jusqu’à maintenant, apparaît restreinte.

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Profilage des communautés

Afin d’accomplir leur mandat avec succès, les entités devront reconfirmer l’excellente connaissance des réalités de leurs communautés respectives en matière de santé.

Ceci pourrait laisser présumer, par exemple, la nécessité pour certaines d’entre elles, de devoir effectuer des recherches liées au profilage des communautés francophones.

Bien que les RLISS partagent des priorités communes, les besoins des régions rattachées aux entités de planification peuvent différer d’une région à l’autre.

Ne serait-ce, par exemple, que les besoins liés à la santé des nouveaux immigrants francophones qui s’installent massivement en milieu urbain, comme à Toronto, Ottawa et Hamilton.

Population vieillissante

On a fait remarquer que la situation de santé de nombre d’immigrants change suite à leur arrivée ici: l’impact des changements démographiques sur la santé en Ontario, une nouvelle réalité sur laquelle on devra se pencher.

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D’autres dossiers d’importance, pour n’en citer que quelques-uns, concernent les soins de santé auprès de la population francophone de plus en plus vieillissante dont les aînés atteints de maladies mentales, ainsi que la création de ressources en soins palliatifs pour les personnes dont la maladie est en phase terminale telle le SIDA.

Le travail social, lié à la santé, figure également parmi les secteurs où la demande est croissante en milieu francophone.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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