Il est toujours risqué de prédire l’issue d’élections à un niveau de gouvernement à partir de résultats récents à un autre niveau. Mais après la victoire de Rob Ford à la mairie de Toronto le 25 octobre, et celle, le 2 mai au fédéral, des Conservateurs de Stephen Harper, premiers en Ontario, il faut prendre au sérieux les sondages favorables aux Progressistes-Conservateurs de Tim Hudak en vue du scrutin provincial du 6 octobre prochain en Ontario.
Élu à la tête de son parti il y a deux ans ce mois-ci, Hudak n’est pas encore très connu, ce qui n’est pas un désavantage ici: il contrôle encore son image. C’est le cas aussi de la chef néo-démocrate Andrea Horwath, élue en mars 2009.
C’est moins vrai pour le premier ministre libéral Dalton McGuinty, au pouvoir depuis huit ans, mais même lui n’est pas exactement une célébrité: les Ontariens s’intéressent bien davantage à la politique fédérale qu’à la scène provinciale (à l’inverse, pour prendre l’exemple le plus extrême, des Québécois).
Il y a quelques jours, à l’occasion d’un congrès à Toronto, les PC ont été les premiers à publier leur programme électoral, le Changebook. Tim Hudak a été (le plus jeune) ministre sous Mike Harris, qui l’a appuyé lors de la course au leadership, mais ce n’est pas une «Révolution» qui est proposée ici.
Comme on s’y attendait, les porte-parole du parti au pouvoir ont affirmé que les promesses contenues dans le Changebook se contredisaient ou reposaient sur des calculs erronés. Mais les commentaires les plus acerbes sont venus… des Conservateurs!