Shangri-La: un rêve de voyage devenu réalité

Dans le Yunnan, en Chine

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Publié 07/03/2006 par Benoit Legault

Shangri-La: plateaux montagneux à quelque 3400 mètres d’altitude, villages et temples tibétains, communes historiques à flancs de montagnes… une Chine qui dévoile à la fois une nature et une culture inattendues.

Au bord du Tibet, Shangri-La est une vieille région du monde, mais c’est aussi une destination nouvelle. Les infrastructures touristiques destinées aux Occidentaux (plus luxueuses que celles conçues pour le tourisme des Chinois) n’y sont en place que depuis quelques années.

À l’aventure ou en groupe

Il faut être assez aventurier pour aller seul au pays de Shangri-La. C’est très, très exotique: des oeufs durs dans du thé au petit déjeuner, de l’estomac de yak en fondue mongole au souper; il faut avoir un esprit bien ouvert, surtout être prêt à affronter la barrière des langues. Même le mandarin ne vous tirerait pas toujours d’affaire, car les Tibétains ne le parlent pas tous.

Néanmoins, il est facile de se faire des amis. De plus, le pays est sécuritaire, et d’y vivre ne coûte pas cher. Shangri-La est donc devenu un paradis pour les voyageurs à sac à dos qui y coulent une bohème tibétaine imprévue.

Il faut du temps pour apprivoiser une région pareille. Pour la plupart des gens, Shangri-La se visite en groupe. Le forfait classique comporte l’arrivée à Kunming (capitale de la province chinoise du Yunnan), on fait ensuite un saut de puce à Dali, une petite ville facile à découvrir et à aimer.

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L’étape suivante est Lijang, la «Suisse de l’Est», qui est un site du patrimoine mondial de l’Unesco. Le vieux Lijang ressemble à s’y méprendre aux villages alpins, sauf que les lanternes rouges remplacent les lampes au gaz et les herbes chinoises, le chocolat!

Lijang est l’un des grands classiques du tourisme intérieur chinois. Et pour cause: un ruisseau limpide bondé de gros poissons rouges traverse le village. Des ruelles séculaires, menant à moult commerces et hébergements, vont en tous sens. Sur la place centrale, des femmes âgées dansent et s’amusent frivolement, au son d’une musique enregistrée sur cassette.

En groupe ou à l’aventure, il vaut mieux choisir un hôtel dans la vieille ville qui compte huit siècles d’histoire. On y trouve des hébergements de toutes catégories et toujours de deux à trois fois moins cher qu’au Canada, qu’il s’agisse de la suite haut de gamme avec bain tourbillon ou de l’auberge de jeunesse cool et confortable.

Le business touristique est si florissant, à l’ombre des montagnes (qui rappellent les Rocheuses), que le gouvernement chinois a décidé d’ouvrir au tourisme un autre village traditionnel. On y retrouve, d’une part, la Chine éternelle et, d’autre part, la nouveauté des backpackers qui viennent de tous les coins de l’Occident et de l’Orient. Il est bon de voir ces jeunes d’origines et de cultures différentes qui se rassemblent en Chine autour d’une guitare.

Les prix de l’hébergement et de la restauration de ce «vieux Lijang nouveau» sont des plus bas. Même dans le vieux Lijang proprement dit, les prix sont deux ou trois fois moins élevés qu’au Canada.

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La Gorge du tigre sauteur

Passé Lijang, on commence l’ascension routière qui mène au plateau tibétain. On traverse des villages qui semblent être tirés directement du XIXe siècle. Leurs habitants aussi. Parfois, ils font plus modernes, avec leurs casquettes Mao et leurs salopettes bleues de l’ère purement communiste. Ils mangent dehors. De petits brûleurs réchauffent leurs humbles plats de soupe. On voit bien ici qu’il y a plusieurs Chines.

Une Chine mal connue: celle des attractions naturelles. Presque aussi grande que le Canada, la Chine présente des attraits naturels considérables que son gouvernement central est bien décidé à mettre en valeur pour semer une manne touristique.

Passé Lijang donc, on traverse la région montagneuse qui est à la source de trois grands fleuves d’Asie. Cette région dite des «Trois Fleuves Parallèles» fait, depuis 2003, partie de la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Son aimant majeur est la Gorge du tigre sauteur, enfoncée dans la vallée la plus profonde du monde.

Cette gorge spectaculaire est facilement accessible grâce à un corridor que l’on a dynamité le long de la rivière. Auparavant, admirer cette gorge exigeait une randonnée difficile.

Le comté de Shangri-La comme tel se trouve au bout de la route touristique du Nord-ouest du Yunnan. Regarder la carte donne le vertige des grands voyages; on se trouve proche du Tibet, de l’Inde et du Myanmar. Le grand monastère tibétain de Gedansongzanlin permet de réaliser le rêve de tout globe-trotter; le Tibet n’est-il pas la frontière finale entre le monde connu et l’inconnu?

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C’est en tout cas la prémisse du roman Lost Horizon du Britannique James Hilton. L’auteur de ce grand classique datant de 1933 a inventé l’appellation Shangri-La. Le roman se déroule là où se trouve le comté actuel de Shangri-La. Les autorités ont donc tout simplement renommé leur coin de pays (dont le nom d’origine est Zhongdian) pour le rendre plus attrayant aux yeux des Occidentaux. La vie tibétaine, les paysages montagneux saisissants et la gentillesse des gens y sont tous, et chacun à leur manière, très attirants.

Mais Shangri-La, c’est plus qu’un nom évocateur. C’est un rêve de voyage réalisé.

Nous remercions China Eastern Airlines (ce-air.com) et l’Office national du tourisme chinois (tourismchina-ca.com) qui ont permis la réalisation de ce reportage.

Auteur

  • Benoit Legault

    Journaliste touristique basé à Montréal. Collaborateur régulier au Devoir et à l-express.ca. Responsable de la rédaction de guides Ulysse. Benoit Legault a remporté plusieurs prix de rédaction touristique. Il adore l'Ontario et ses Grands Lacs.

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