Science frauduleuse: faut-il poursuivre Exxon… ou Al Gore?

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L’ancien vice-président américain Al Gore, prix Nobel de la Paix et Oscar pour son film An Inconvenient Thruth.
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Publié 12/04/2016 par François Bergeron

S’inspirant de procès historiques contre l’industrie du tabac, les ministres de la Justice des états de la Californie et de New York, de même que leur homologue fédérale Loretta Lynch, examineraient sérieusement la suggestion de groupes écologistes de poursuivre pour «fraude» la pétrolière Exxon pour ne pas avoir divulgué, dans les années 1970, les conclusions d’études sur un lien entre l’augmentation des gaz à effet de serre et un futur réchauffement climatique

Ils reprochent aussi à Exxon d’avoir, par la suite, financé des recherches tendant à minimiser ce lien, ou à attribuer principalement à des causes naturelles le réchauffement moyen d’un degré Celcius estimé depuis 150 ans.

L’an dernier, deux membres Démocrates du Congrès américain ont également demandé au président Barack Obama d’enquêter sur le financement d’instituts de recherche et de scientifiques dont les conclusions sur le climat divergent de celles du gouvernement… en se servant des lois contre le crime organisé!

Juges compétents sur le climat?

Principal obstacle à de telles démarches, largement perçues comme de l’intimidation: le Premier Amendement de la Constitution américaine protégeant la liberté d’expression, ici la «liberté académique» et celle d’Exxon de gérer ses recherches comme bon lui semble.

Cette activité peut-elle être associée à une «fraude» si on peut démontrer qu’Exxon ou toute l’industrie des hydrocarbures en ont profité?

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Il faudrait d’abord trouver un tribunal qui se considérerait compétent pour trancher un débat scientifique.

Car les poursuites en justice envisagées par les écologistes et leurs alliés politiques sont fondées sur une science extrêmement compliquée (embryonnaire dans les années 1970). Et elles postulent l’existence d’un consensus scientifique de moins en moins apparent sur ces questions.

Prophètes de changements climatiques catastrophiques

Des élus Républicains réclament d’ailleurs une enquête sur les pressions de la Maison-Blanche sur ses principales agences touchant à la science du climat – l’EPA, la NOAA et la NASA – afin qu’elles trafiquent leurs statistiques pour confirmer le narratif alarmiste officiel.

En réaction à cet activisme écolo-politique, David French, un chroniqueur du magazine conservateur National Review, suggère que c’est plutôt l’ancien vice-président Al Gore et d’autres prophètes de malheurs climatiques qui devraient être poursuivis pour «fraude». Ils profiteraient eux aussi, financièrement et en notoriété, de l’inquiétude qu’ils ont suscitée au sein de la population et des gouvernements.

Le documentaire oscarisé d’Al Gore, An Inconvenient Truth, est mensonger, écrit David French le 8 avril, et a incité nos gouvernements à adopter des politiques énergétiques et environnementales nuisibles, en plus d’occasionner un détournement de fonds publics qui auraient profité à des causes plus méritoires.

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Procès en diffamation

Le film repose notamment sur les modèles informatiques du climatologue Michael Mann, inventeur du réchauffement exponentiel en «bâton de hockey» aujourd’hui largement discrédité.

La science du climat est cependant déjà devant les tribunaux grâce à Mann. Celui-ci a en effet intenté dans le District of Columbia – il y aura bientôt 4 ans! – une poursuite en diffamation contre le commentateur canadien Mark Steyn, un champion de la liberté d’expression qui l’a qualifié de «faux prix Nobel» dans un de ses articles.

Mann s’estime nobélisé parce qu’il a collaboré (comme des milliers d’autres chercheurs de diverses disciplines) aux travaux du GIEC, le comité de l’ONU sur le climat qui a reçu le prix Nobel de la Paix en 2007, conjointement avec Al Gore et son film.

Les tribulations de Steyn devant ce tribunal, qu’il qualifie de «kafkaesque», lui ont inspiré son dernier essai, A Disgrace To The Profession, titre qui fait directement allusion à son adversaire en cour.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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